À Potsdam, un lieu de commémoration rappelant les grandes campagnes de destructions de livres orchestrées par les nazis, a été la cible d’un acte de vandalisme commis par des adolescents. Le mémorial, installé dans une ancienne cabine téléphonique, rendait hommage et justice aux livres qualifiés d’impurs qui furent incendiés en 1933, dans cette Bibliothèque des livres brûlés.
Mais cette nuit, des vitres ont volé en éclats, des livres ont été allumés, et le symbole même d’une mémoire fragile a été profané. Motif politique envisagé : l’oubli, la haine, l’insulte à la mémoire. Ce gedenkort — discrètement aménagé dans une cabine téléphonique — avait valeur de témoignage : rappeler que la littérature, les idées, peuvent être la proie de la barbarie.
Et c’était précisément le sens de ces autodafés de 1933, quand, sur ordre du régime nazi, des étudiants encadrés par des professeurs et des groupes paramilitaires s’allièrent pour jeter à la flamme des milliers d’ouvrages jugés non allemands.
Parmi eux, des noms aujourd’hui devenus des classiques — auteurs juifs, socialistes, opposants, penseurs indépendants. En brisant les vitres, en ravivant les flammes, ces jeunes ne se sont pas contentés de commettre un délit de vandalisme. Ils ont ouvert béante la blessure du passé. Ils ont mis le feu — non seulement aux pages, mais à la mémoire.
Mémoire fragile, vigilance indispensable (...)
À Potsdam, un lieu de commémoration rappelant les grandes campagnes de destructions de livres orchestrées par les nazis, a été la cible d’un acte de vandalisme commis par des adolescents. Le mémorial, installé dans une ancienne cabine téléphonique, rendait hommage et justice aux livres qualifiés d’impurs qui furent incendiés en 1933, dans cette Bibliothèque des livres brûlés. (...)
À Potsdam, en brisant des vitres, en ravivant des flammes, ces adolescents ont mis le feu justement à ce que le mémorial cherchait à protéger : la mémoire. Et cela, il faudra le réparer — non seulement avec du verre, mais avec la parole, l’histoire, l’engagement (...)