
Le 1er octobre, dans la foulée de leur traditionnelle Zadimanche à Gonesse (Val-d’Oise), les « Vieux campeurs » du Collectif pour le triangle de Gonesse (CPTG) ont installé par surprise un « camping » sur un terrain municipal de Villiers-le-Bel. (...)
(...) Les militants ne veulent pas faire une zad mais une ziac, une zone d’imagination pour un aménagement concerté. Le lieu n’a pas été choisi par hasard. Alors qu’une cité scolaire et un internat doivent être construits sur les terres fertiles du triangle de Gonesse, à 6 kilomètres de là, les membres du collectif souhaitent attirer l’attention des pouvoirs publics sur cet emplacement alternatif, plus adéquat à leurs yeux. Le collectif demande également que soit organisée, sous l’égide des garants de la Commission nationale du débat public (CNDP), une consultation publique autour de la localisation du futur site. (...)
« On a tout essayé : les recours juridiques, les courriers… et on n’a jamais de réponse. Nous allons donc rester ici jusqu’à ce qu’il y ait enfin un processus démocratique autour de cette question. Nous sommes certes vieux, mais nous voulons nous battre pour les générations à venir », explique Anne, l’œil malicieux sous ses lunettes de soleil et son grand bob.
« Nous sommes favorables à cette cité scolaire. Nous souhaitons simplement qu’elle soit déplacée : le projet actuel ne sert qu’à justifier la construction de la gare de Gonesse », (...)
Pour les militants écologistes, la cité scolaire pourrait donc s’édifier en lieu et place de cette infrastructure, en s’inscrivant (ou non) dans un tel projet. Sous le barnum, une jeune femme soulève néanmoins un point crucial : l’ancien hôpital accueille actuellement des femmes seules, leurs enfants, ainsi que des réfugiés hébergés par l’association France Horizon.
« Avant de construire autre chose, il faudrait s’assurer que ces personnes-là soient relogées derrière : la lutte écologiste et la lutte pour une France d’accueil ne peuvent pas être séparées », interpelle-t-elle, avant d’être applaudie. « Comme le site va être démoli, il est déjà prévu qu’elles quittent les lieux. Cela étant dit, si on apprend qu’on nous donne gain de cause, on s’intéressera évidemment à leur sort : on se soucie de ces personnes », répond Didier. (...)