Amnesty International publie ce jeudi un rapport intitulé "Personne ne vous entend quand vous criez", centré sur le respect des droits de migrants en Tunisie. À la suite d’une longue enquête, l’organisation de défense des droits de l’Homme pointe le "dangereux tournant de la politique migratoire", notamment les exactions, les viols, les violences et le racisme des autorités comme des forces de l’ordre. L’ONG s’inquiète également du soutien financier de l’Union européenne aux autorités tunisiennes.
Durant 28 mois, en interrogeant 120 réfugiés de 20 pays, l’enquête d’Amnesty International intitulé "Personne ne vous entend quand vous criez" : le dangereux tournant de la politique migratoire en Tunisie s’est focalisée sur les interceptions en mer et les expulsions aux frontières libyennes et algériennes en plein désert. Et un fait revient en permanence : la systématisation d’actes de racisme.
"Derrière ces violations, on voit qu’il y a toujours un fond d’incitation à la haine raciale", explique Safia Ryan, chercheuse pour l’Afrique du Nord à Amnesty International. "Il y a toujours une base discriminatoire sur la base de la couleur de peau".
Humiliations, violences, abandons en mer ou en plein désert, mais aussi des cas de viols. Le rapport d’Amnesty International pointe les abus à l’encontre des migrants, abus qui s’apparentent aux exactions en zone de conflit. "On voit que ces personnes sont sujettes à une série de mauvais traitements et de tortures, dont la violence sexuelle et notamment les viols", déplore la chercheuse. "On a documenté 14 cas de femmes et aussi de filles mineures".
Le rôle critiqué de l’Union européenne
Amnesty International pointe la responsabilité de l’Union européenne qui finance, sans contrôle, la politique migratoire de la Tunisie. (...)