
Le président américain Donald Trump a invoqué une loi de 1798, utilisée pour la dernière fois pendant la Seconde Guerre mondiale, pour expulser pendant le week-end plus de 200 membres présumés du gang vénézuélien Tren de Aragua vers le Salvador.
La loi sur les étrangers et la sédition de 1798 avait été utilisée pour la dernière fois pendant la Seconde Guerre mondiale pour interner des Japonais ou Américains d’origine japonaise. Le président américain Donald Trump a invoqué, samedi 15 mars, cette législation pour expulser plus de 200 membres présumés du gang vénézuélien Tren de Aragua vers le Salvador.
Saisi par des défenseurs des droits humains, un juge fédéral américain a ordonné samedi une suspension de 14 jours de toute expulsion.
La Maison Blanche a assuré dimanche 16 mars que les trois avions transportant les membres du gang, classé "organisation terroriste" par Washington, avaient déjà décollé quand la décision de justice a été rendue. (...)
Transfert dans une prison de haute sécurité
Pour des groupes de défense des droits civils, si l’invocation par Donald Trump de la loi sur les étrangers et la sédition de 1798 était confirmée par les tribunaux, elle pourrait permettre l’expulsion d’un très grand nombre de migrants adultes sans justification, ni audience.
Nayib Bukele a annoncé sur X l’arrivée au Salvador d’un "premier groupe de 238 membres de l’organisation criminelle vénézuélienne Tren de Aragua" et leur transfert au Centre de détention pour terroristes (Cecot), prison de haute sécurité inaugurée fin janvier 2023 dans le cadre de la "guerre" contre les groupes criminels. (...)
Dans des vidéos diffusées par le gouvernement salvadorien, des militaires à l’aéroport font descendre les prisonniers des avions et les font monter, enchaînés, dans des cars.
"Merci au Salvador et en particulier au président Bukele pour votre compréhension de cette situation horrible", a réagi le président américain sur son réseau Truth Social.
Donald Trump a signé l’arrêté d’expulsion vendredi, mais il n’a été rendu public que samedi.
Caracas accuse Washington de "criminaliser" les migrants (...)
L’organisation de défense des droits humains ACLU ainsi que Democracy Forward avaient demandé à un tribunal de district de Washington d’interdire les expulsions, faisant valoir que la loi de 1798 n’était pas destinée à être utilisée en temps de paix.
Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a précisé dimanche qu’en plus des prisonniers du Tren de Aragua, les États-Unis avaient renvoyé au Salvador 23 membres du gang salvadorien MS-13 pour qu’ils répondent à la justice. (...)
Trois pays d’Amérique centrale – le Guatemala, le Panama et le Costa Rica – ont accepté d’accueillir des migrants expulsés par Washington, mais le Salvador est le seul à accepter les détenus.
Pour Democracy Forward, samedi a été un "jour horrible dans l’histoire de la nation, lorsque le président a rendu public le fait qu’il cherchait à invoquer des pouvoirs extraordinaires en temps de guerre en l’absence de guerre ou d’invasion".