
Un collectif d’associations et de personnalités, porté par Dernière Rénovation et Extinction Rebellion, appelle les juges à prendre leurs responsabilités devant l’histoire et à mettre un frein à la répression des mouvements écologistes.
Dans quelques jours, l’année 2023 sera officiellement la plus chaude jamais enregistrée. Ces douze derniers mois, l’équivalent de cinq fois la Belgique a brûlé au Canada, 10 000 personnes sont mortes dans des inondations en Libye, la Grèce a perdu un tiers de ses réserves agricoles et la fonte des glaces de l’Antarctique a atteint un point de non-retour.
Nous entrerons en 2024 avec la vie sur Terre « en état de siège », comme l’a déclaré la communauté scientifique en octobre. A quelles catastrophes doit-on s’attendre ? Et surtout, qui pourra stopper le désastre ?
Apparemment pas l’exécutif. Ces derniers mois, des milliers de citoyen.ne.s dont nous faisons partie se sont soulevé.e.s. Nous avons mis en jeu notre temps, notre énergie et notre sécurité physique et mentale pour pousser le gouvernement à protéger la vie de toutes et tous. Mais l’Etat refuse de nous entendre. Pire, il nous réduit au silence.
Surveillance, perquisitions, violences des forces de l’ordre, expulsions de militants, traitements dégradants… Comme pendant le mouvement des « gilets jaunes » et celui des retraites, le pouvoir politique utilise les outils de répression qu’il a perfectionnés dans son combat contre les minorités pour nous réprimer, plutôt que d’agir pour endiguer la catastrophe. Sachant que le gouvernement est très loin de satisfaire ses engagements climatiques, le constat est clair : l’exécutif a choisi le chemin de la mort.
A vous, magistrats, de prendre vos responsabilités
Face à cette trahison, et pour stopper la course folle du monde vers l’abîme, c’est désormais vers la justice que nous nous tournons. Nous, acteurs et actrices de la résistance à la destruction climatique, demandons aux juges, garants des droits fondamentaux, de prendre position dans le combat pour la dignité et la survie de l’humanité.
Seuls, nous ne pouvons rien. Nos engagements et nos sacrifices n’ont de sens que s’ils parviennent à transformer le monde. C’est à vous désormais, magistrats, de prendre vos responsabilités face à l’histoire en tant qu’acteurs du troisième pouvoir. Car il n’y aura plus d’Etat de droit dans un monde à +3 °C ou +4 °C, seulement de la misère, de la violence et de la déliquescence à perte de vue. Pour changer de cap, nous avons besoin de tous ceux qui par leur rôle au sein de l’institution judiciaire pourront travailler à préserver nos vies et nos structures sociales. (...)
Nous n’enfreignons pas la loi par plaisir. En ce moment se décide la vie ou la mort de l’humanité, de nos familles, nos ami.e.s, nos proches et des générations futures. Se taire serait se rendre complice du massacre en cours et de ceux à venir. Nombre d’entre nous se sont présenté.e.s en salle d’audience avec ces mêmes arguments. Nous n’avons pas été entendu.e.s par la justice.