
Plus de cent mille personnes ont fui leur terre, passée en septembre sous le contrôle de l’Azerbaïdjan. En Arménie, où elles ont trouvé refuge, la population et les associations se mobilisent. Le gouvernement a mis en place une allocation spécifique.
Dans le centre de Goris, ville arménienne la plus proche du Haut-Karabagh, des dizaines de réfugié·es font chaque jour la queue aux portes arrière du bâtiment de l’administration locale, pour venir chercher des vivres distribués par les autorités. Vendredi 6 octobre, un groupe de jeunes adultes, arrivés le matin même de différentes villes du pays, s’est installé juste à côté pour leur offrir un repas chaud.
Au menu, khashlama (sorte de pot-au-feu) et harissa (blé dur concassé battu avec de la viande de poulet), deux plats de la cuisine arménienne, mijotent dans de grandes casseroles grises. En attendant qu’ils soient prêts, les volontaires disposent les accompagnements traditionnels (concombres et poivrons coupés en morceaux, fines tranches de fromage, herbes aromatiques, crème fraîche…) sur une grande table recouverte d’une toile cirée à carreaux.
Créé par le biais des réseaux sociaux, le groupe s’est organisé sur WhatsApp pour faire le déplacement jusque dans la région du Syunik, tout au sud du pays, et s’est cotisé pour faire les courses. (...)
La prise de contrôle du Haut-Karabagh par l’Azerbaïdjan, le 20 septembre, et la fuite désespérée dans les jours qui ont suivi de la quasi-totalité de ses 120 000 habitant·es, terrorisé·es par l’avancée des troupes azerbaïdjanaises, ont choqué tout le pays. (...)