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"Synonyme de richesse" : à contre-courant des dirigeants européens, le Premier ministre espagnol vante l’immigration
#Espagne #immigration #UE
Article mis en ligne le 11 octobre 2024

Lors d’un discours au Parlement mercredi, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a prononcé un discours offensif et engagé en faveur des immigrés. Le chef du gouvernement a vanté les bénéfices de l’immigration dans une Espagne vieillissante en manque de main-d’œuvre, et a déconstruit les discours de "haine" véhiculés pas l’extrême droite. Des propos à contre-courant de ceux de la plupart de ses homologues européens, qui choisissent de durcir leur politique migratoire.

Lors d’un discours au Parlement mercredi, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a prononcé un discours offensif et engagé en faveur des immigrés. Le chef du gouvernement a vanté les bénéfices de l’immigration dans une Espagne vieillissante en manque de main-d’œuvre, et a déconstruit les discours de "haine" véhiculés pas l’extrême droite. Des propos à contre-courant de ceux de la plupart de ses homologues européens, qui choisissent de durcir leur politique migratoire. (...)

"L’Espagne doit choisir entre être un pays ouvert et prospère ou un pays pauvre et fermé". Cette phrase a été prononcée mercredi 9 octobre au Parlement espagnol par le Premier ministre Pedro Sánchez. À contre-courant de la plupart de ses homologues européens qui durcissent la politique migratoire de leur pays, le chef du gouvernement espagnol a vanté les bénéfices de l’immigration et fustigé les discours de "haine".

L’Espagne, pays avec une population vieillissante et un taux de natalité le plus bas de l’Union européenne (UE), a besoin des immigrés pour développer son économie et maintenir son système social. En mai dernier, l’OCDE a d’ailleurs désigné le pays comme celui qui connait la croissance la plus rapide de l’UE, notamment grâce à l’immigration.
"Nous, les Espagnols, sommes les enfants de l’émigration"

"Plus de la moitié des entreprises espagnoles ont des problèmes pour répondre à leurs besoins en main-d’œuvre", a assuré mercredi Pedro Sánchez. "Nous avons des personnes âgées qui ont besoin d’une aide-soignante et qui n’en trouvent pas. Des entreprises qui recherchent des programmeurs, des techniciens, des maçons et qui n’en trouvent pas. Des écoles rurales qui ont besoin d’enfants pour ne pas devoir fermer leurs portes." (...)

Et d’insister : "L’immigration est synonyme de richesse. Sans elle, nous perdrions 30 millions de personnes en âge de travailler dans les années à venir en Europe (…) L’immigration n’est pas seulement une question d’humanité, elle est aussi nécessaire pour notre économie et notre prospérité".
94% des immigrés viennent de manière légale en Espagne (...)

notre devoir aujourd’hui, surtout maintenant, est d’être cette société accueillante, tolérante et solidaire qu’ils auraient aimé trouver", a-t-il encore déclaré. "Nous, les Espagnols, sommes les enfants de l’émigration. Nous n’allons pas être les parents de la xénophobie." (...)

notre devoir aujourd’hui, surtout maintenant, est d’être cette société accueillante, tolérante et solidaire qu’ils auraient aimé trouver", a-t-il encore déclaré. "Nous, les Espagnols, sommes les enfants de l’émigration. Nous n’allons pas être les parents de la xénophobie." (...)

Dans un discours offensif, Pedro Sánchez n’a pas non plus manqué de déconstruire les stéréotypes sur les migrants et les fausses affirmations portées par les dirigeants nationalistes. "Le flux migratoire [est] diversifié [et] ne ressemble en rien à l’image [propagée] par l’extrême droite", a-t-il martelé. Au cours de la dernière décennie, 94% des personnes venues en Espagne l’ont fait de manière régulière, dont seulement 20% sont originaires d’Afrique.

Par ailleurs, contrairement aux idées véhiculées par les partis traditionnalistes, les immigrés ne profitent pas du système espagnol. Pour preuve selon le Premier ministre, les étrangers "versent 10% de leurs revenus à la Sécurité sociale. Et ils utilisent les services publics et les prestations sociales 40% de moins que ceux nés en Espagne".

Ils ne sont pas non plus des délinquants en puissance. "Les immigrés commettent-ils des crimes ? Bien sûr. Mais si l’on analyse les données par âge et revenu, le taux est le même que celui des Espagnols. Parce que les étrangers ne sont ni pires ni meilleurs que nous, ils sont les mêmes."

Éviter "les erreurs commises par d’autres pays" (...)

41% des sondés en Espagne disent percevoir l’immigration avec "beaucoup d’inquiétude". Ce qui représente une hausse de 16 points par rapport à début 2023.

Pour renverser la tendance et faire baisser le parti d’extrême droite Vox, Pedro Sánchez entend mieux intégrer les exilés, notamment sur le marché de l’emploi, et ainsi éviter "les erreurs commises par d’autres pays".

Au Parlement, il a dévoilé les bases d’un "plan national de coexistence et d’intégration interculturelle qui disposera de ressources pour promouvoir l’intégration des étrangers dans la société et faciliter leur intégration dans des domaines tels que le travail, l’éducation et le social". (...)

Les propos du Premier ministre espagnol devant le Parlement détonnent dans une Europe confrontée à une poussée des mouvements nationalistes. Les principaux pays européens ont multiplié ces dernières années les mesures pour tenter d’endiguer l’immigration irrégulière, à l’instar de l’Italie, de la Grèce ou encore de la France. Mais le cas le plus emblématique est celui de l’Allemagne qui avait ouvert ses portes à un million de Syriens en 2015, et qui a décidé en septembre dernier de rétablir les contrôles à ses frontières.

"Tout au long de l’histoire, l’immigration a été l’un des grands moteurs du développement des nations, tandis que la haine et la xénophobie ont été – et continuent d’être – les plus grands destructeurs des nations", a insisté Pedro Sánchez devant le Parlement. "La clé est de bien la gérer."