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France TV Info
Sochaux : un enfant de 12 ans jugé fin août pour "apologie" et "provocation à un acte terroriste"
#enfance
Article mis en ligne le 8 juillet 2024
dernière modification le 4 juillet 2024

Le procureur de Montbéliard a tenu à souligner "l’importante fragilité du mineur".

Un garçon de 12 ans sera jugé à la fin du mois d’août par le juge des enfants de Montbéliard (Doubs), pour "apologie publique d’acte de terrorisme" commis via internet et "provocation directe à un acte terroriste au moyen de communication en ligne", a annoncé mercredi 3 juillet le procureur de Montbéliard lors d’une conférence de presse.

Partage de contenus jihadistes, antisémites et homophobes

Cet enfant a été interpellé le 10 juin dernier après un signalement fait au titre de l’article 40 du code de procédure pénal par la DGSI au parquet de Montbéliard. Les services de renseignements ont d’abord suivi en toute discrétion les activités sur internet de ce mineur, et se sont rendu compte qu’il publiait sur différents réseaux sociaux des publications de vidéos d’exécutions liées à l’Etat islamique, de la propagande jihadiste et d’autres contenus antisémites et homophobes. Le parquet a alors saisi la direction de la police judiciaire du Doubs pour mener les investigations.

Ces investigations ont montré qu’il relayait et incitait des contacts sur des plateformes de jeux vidéo et sur les réseaux sociaux à partager des contenus jihadistes, mettant en avant des personnages aux noms de terroristes notamment. Sur des messageries cryptées ce mineur assurait s’intéresser à la fabrication d’explosifs et affirmait en avoir déjà fabriqué. "Des éléments que l’enquête n’a pas permis d’établir" d’aucune façon que ce soit, indique le procureur. Sollicité et informé de l’ensemble de la procédure, le parquet national antiterroriste (PNAT) ne s’est pas saisi de l’enquête, estimant que les infractions d’association de malfaiteur terroriste et d’entreprise terroriste ne sont pas constituées.

Lors de son interpellation, les policiers ont arrêté également sa mère et le compagnon de cette dernière, pour vérifier qui se cachait réellement derrière l’adresse IP de l’ordinateur au domicile familial. La mère a indiqué ne rien savoir d’une quelconque radicalisation de son fils. Les investigations ont montré que "les parents du garçon se rejettent la faute", selon le procureur (...)

le garçon a reconnu l’ensemble des faits et, selon une source policière à franceinfo, a assumé son antisémitisme et son homophobie.

Placé en attendant son jugement (...)

Ce garçon a fait l’objet d’une expertise psychiatrique, précise le procureur. Selon des conclusions provisoires, l’expert a mis en évidence une altération du discernement du mineur. Il peut être ainsi jugé. Ce sera à la fin du mois d’août par le juge des enfants de Montbéliard. En attendant son procès il reste placé provisoirement "dans un endroit tenu secret". L’expert psychiatrique a noté dans ses conclusions provisoires que le mineur avait "une conscience assez nette du caractère répréhensible de ce qu’il faisait". L’expert a également pointé un retard de développement remontant à la petite enfance, avec notamment un retard de langage et "un trouble de l’image de soi". Un garçon qui "reste difficile à cerner".