
Aux abois après les révélations de BLOOM sur la contamination au mercure du thon, l’industrie thonière a répliqué ces derniers jours par une campagne d’une envergure sidérante, en achetant de l’espace publicitaire dans de très nombreux journaux de la presse nationale et régionale (Le Figaro, Les Échos, Sud Ouest…).
Trois mois après le lancement de la campagne de BLOOM et Foodwatch contre le scandale des normes “sanitaires” censées protéger les citoyens d’une contamination au mercure très préoccupante (1), les industriels du thon (Petit Navire, Saupiquet, Connétable etc.) tentent de rassurer les consommateurs en mettant en cause notre méthode scientifique et en semant le doute sur la validité de nos analyses. Celles-ci, portant sur 148 boîtes de thon provenant de cinq pays européens, ont pourtant été effectuées par un laboratoire reconnu comme référence mondiale dans l’analyse du mercure. Pour rappel, les résultats de nos tests ont établi que 100% des boîtes de thon étaient contaminées au mercure, dont 57% au-delà de la norme la plus protectrice pour la santé humaine et utilisée pour d’autres poissons dans la règlementation européenne (soit une norme de 0,3 mg de mercure par kilo de poisson).
La prise de parole des industriels pourrait générer un effet boomerang puisque leurs affirmations reposent sur l’opacité des méthodes utilisées pour les tests qu’ils brandissent subitement après des mois de silence sur le sujet. Leur campagne publicitaire donne l’occasion à BLOOM et Foodwatch d’exiger des industriels et de la grande distribution une transparence totale sur les tests effectués, le protocole d’échantillonnage retenu et les méthodes employées, des facteurs déterminants pour présenter des résultats rigoureux et non biaisés.
Face à leurs affirmations dans la presse, BLOOM publie aujourd’hui un « Manuel d’auto-défense contre les mensonges des industriels de la pêche thonière » permettant aux journalistes et aux citoyens de naviguer dans les eaux troubles de l’argumentation des industriels.
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Pour éteindre la polémique engendrée par la communication des industriels thoniers et comprendre la différence notable entre les résultats de BLOOM et ceux des industriels de la conserve en France, il est nécessaire de connaître en toute transparence la nature des protocoles mis en œuvre pour réaliser ces tests. BLOOM a mis en ligne l’ensemble de la méthodologie détaillée utilisée pour nos propres analyses et attend une transparence similaire de la part des industriels. Ce sera la seule façon de comprendre le hiatus entre les analyses réalisées, car selon la méthodologie retenue, il est possible d’obtenir des résultats sous-estimant la concentration réelle en mercure.