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France24/AFP
Rue d’aubagne : le premier grand procès du logement indigne s’ouvre à Marseille
#Marseille #logement
Article mis en ligne le 8 novembre 2024
dernière modification le 7 novembre 2024

Avec un bilan de huit morts, les effondrements de deux immeubles insalubres au cœur de Marseille, le 5 novembre 2018, avaient soulevé une vague d’indignation. Le procès de ce drame s’ouvre jeudi, pour six semaines.

Pourquoi les immeubles des 63 et 65 de la rue d’Aubagne, à quelques centaines de mètres du Vieux-Port, ont pu s’écrouler en quelques secondes, lundi 5 novembre 2018 ? C’est la question à laquelle vont devoir répondre les trois magistrats du siège devant lesquels comparaîtront les 16 prévenus.

Parmi eux, plusieurs copropriétaires du 65, le seul immeuble habité, qui n’avaient pas fait réaliser les travaux nécessaires à la sécurité de l’immeuble ; leur syndic, resté sourd aux signalements des locataires ; et un expert, qui avait réalisé une expertise de l’immeuble en à peine une heure, sans même prendre le temps de visiter la cave, deux semaines avant le drame, expertise après laquelle les habitants avaient été autorisés, sauf pour un appartement, à rentrer chez eux.

"Accumulation de dysfonctionnements"

Mais aussi un élu, alors adjoint au maire, chargé de lutter contre "l’habitat dégradé et indigne", dont les services, totalement désorganisés, auraient géré les nombreux signalements "avec une légèreté qui interroge", selon les termes des magistrats instructeurs.

Le dernier prévenu est Marseille Habitat, le bailleur social de la ville, propriétaire du 63, qui aurait apporté sa "contribution personnelle" à la dégradation de cet immeuble. Un "attentisme" sans doute "motivé par des critères financiers", selon l’enquête.

Pour l’instruction, l’effondrement des 63 et 65 rue d’Aubagne est en tout cas "le reflet dramatique et paroxystique d’une accumulation de dysfonctionnements".

Des dysfonctionnements dus, selon Liliana Lalonde, la mère d’une des victimes, "à des gens qui ont mal fait leur travail", et d’autres qui ont voulu "se faire de l’argent" sans rien dépenser eux-mêmes. (...)

Bien au-delà de la rue d’Aubagne et du quartier de Noailles, l’onde de choc s’était propagée à toute la ville : plus de 3 000 personnes avaient été évacuées de leurs logements l’année qui a suivi, par précaution (...)

Mais les proches des victimes comme les associations le savent : ce procès ne signera pas la fin de l’habitat indigne à Marseille, où 100 000 personnes sont toujours mal logées.