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Royaume-Uni : lancement d’une commission d’enquête sur le pire naufrage de migrants survenu dans la Manche
#RoyaumeUni #Manche #migrants #immigration #naufrages
Article mis en ligne le 4 mars 2025

Ce lundi à Londres, les audiences de la commission d’enquête sur le naufrage dans la Manche du 24 novembre 2021 qui a coûté la vie à 31 exilés, dont quatre restent portés disparus, vont débuter. Un moment important dans la quête de vérité autour des contours de ce drame survenu il y a plus de trois ans.

Cette procédure est l’aboutissement de trois années de mobilisation des équipes d’Utopia 56 aux côtés des victimes et de leurs familles. Pour Maître Daoud, avocat de l’association d’aide aux migrants, ces témoignages sont précieux car "cela va permettre d’éclairer de façon très crue et brutale comment, faute de moyens humains et matériels, on arrive à ces drames".

Depuis ce terrible naufrage, de multiples enquêtes médiatiques et judiciaires ont révélé de graves dysfonctionnements des secours ce soir-là. Par exemple, le journal Le Monde - un an après le drame - avait révélé que les migrants avaient appelé à l’aide à de nombreuses reprises mais que les secours français avaient attendu qu’ils passent dans les eaux anglaises.

Selon l’enquête, aucun moyen français ne s’est porté au secours du canot en détresse malgré les appels. Par ailleurs, le patrouilleur de la marine nationale qui était en mer cette nuit-là ne surveillait pas la fréquence internationale de détresse et a ignoré les quatre messages d’alerte de détresse émis par les Britanniques, demandant à tous les bateaux sur zone de porter assistance à l’embarcation. Plusieurs militaires français sont mis en examen dans cette affaire pour non-assistance à personne en danger.

"On perd la réalité de ce que sont ces hommes et femmes"

Et outre ces erreurs qui ont mené au drame du 24 novembre, ces auditions "vont aussi mettre en évidence le fait qu’on considère ces exilés comme des boites de lessive", complète l’avocat. Et d’ajouter : "On gère des flux et on perd la réalité de ce que sont ces hommes et femmes, c’est-à-dire des êtres humains à qui on doit porter secours car il s’agit de nos frères et sœurs".

Cette commission intervient alors que les décès survenus sur cette route migratoire n’ont jamais été si nombreux. (...)