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Revue de presse mars 2025
#migrants #immigration
Article mis en ligne le 13 avril 2025
dernière modification le 10 avril 2025

Egypte
The New Arab, “UNHCR suspends aid to refugees in Egypt over lack of funding”, le 26 mars 2025

Le HCR a annoncé, le 25 mars, cesser ses activités d’assistance aux réfugié·e·s en Égypte, y compris les soins médicaux prodigués à celles et ceux qui fuient la guerre au Soudan. L’agence des Nations Unies estime que cette décision, qu’elle affirme contrainte par l’incertitude sur le montant des contributions qu’elle peut espérer recevoir cette année, affectera environ 20 000 personnes, qui se verront privées, entre autres, de traitements vitaux (contre le cancer, l’hypertension artérielle ou le diabète), ou même de chirurgies cardiaques.

Cette décision intervient quelques semaines après la décision des États-Unis de suspendre tous les financements accordés par la United States Agency for International Development (US AID) pour 90 jours (dès l’investiture de Donald Trump), qui avait mis en péril de nombreux programmes humanitaires à travers le monde. Depuis, l’administration Trump a annoncé une réduction de 83% des dépenses liées à l’US AID [1], qui sera de facto dissoute et dont les quelques activités maintenues seront transférées au département d’État [2]. Le HCR, qui dépend en grande partie de contributions étatiques volontaires pour fonctionner, est la « face présentable » des politiques migratoires restrictives mises en œuvre par les États, notamment européens [3] : cependant, c’est un acteur incontournable du soutien aux plus de 925 000 réfugié·e·s présent·e·s en Égypte, dont 70% sont Soudanais·es. Dans le contexte d’une réforme préoccupante du système d’asile par le gouvernement égyptien, dont l’UE se rend complice [4], et de la croissance (artificielle et instrumentalisée) d’un « sentiment anti-migrant·e·s » dans la société égyptienne [5], cette suspension d’activités est un nouveau motif d’inquiétude quant aux conditions de vie des réfugié·e·s en Égypte. En revanche, le HCR continue à mettre en œuvre ses autres programmes sur place [6] (« réinstallation volontaire » de réfugié·e·s dans d’autres pays d’asile, « retours volontaires » dans leur pays d’origine…), illustrant ses priorités ainsi que celles de ses donateurs (l’UE était le troisième donateur en termes d’importance en 2024, derrière les États-Unis et l’Allemagne).

Mauritanie

Le Monde, « La Mauritanie procède à une vaste campagne d’arrestations et de refoulements de migrants », le 10 mars 2025

La Mauritanie a procédé, le 8 mars 2025, à une vaste opération de renvois et de refoulements de migrant·e·s, qu’elle justifie par le statut dit « irrégulier » de leur séjour et sa politique de « lutte contre le trafic de migrants ». Les exilé·e·s auraient ainsi été déplacé·e·s aux postes frontières identifiés comme leur point d’entrée en Mauritanie pour y être refoulé·e·s (...)

Ces renvois et refoulements interviennent à la date anniversaire de la déclaration conjointe de 2024 annonçant la signature d’un « partenariat migratoire » entre l’UE et la Mauritanie, accompagné d’une enveloppe de 210 millions d’euros. Bien que le document fasse mention du « respect des droits de l’Homme » comme une fondation de la coopération migratoire UE-Mauritanie, il est manifeste que la Mauritanie s’est sentie libre d’y porter atteinte, sans s’attirer les foudres de l’UE ou risquer de se voir suspendre l’allocation des fonds européens lui étant destinés. Et pour cause : l’UE et ses États membres (notamment la France et l’Espagne) soutiennent activement les autorités mauritaniennes dans leur politique migratoire attentatoire aux droits de l’Homme

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