Un enfant non vacciné de l’ouest du Texas est mort de la rougeole mercredi, pour la première fois depuis dix ans aux États-Unis. Jusqu’à présent, 18 personnes ont été hospitalisées pour la maladie dans les environs de Lubbock, au Texas, où une épidémie de rougeole a infecté au moins 124 personnes, selon le département des services de santé de l’État du Texas. Le nombre d’hospitalisations est toutefois en augmentation : le docteur Lara Johnson, pédiatre et médecin-chef à l’hôpital Covenant Children’s de Lubbock, a déclaré mercredi à NBC News que les données de l’État n’étaient déjà plus à jour et que son équipe avait déjà soigné "une vingtaine" d’enfants atteints de rougeole à ce jour.

À Washington, le secrétaire d’État à la santé et aux services sociaux, Robert F. Kennedy Jr. a semblé relativement peu préoccupé par la propagation de la maladie : "Ce n’est pas inhabituel", a déclaré M. Kennedy à propos de la contagion, lorsque les journalistes l’ont pressé de questions. "Nous suivons l’épidémie de rougeole tous les jours", a-t-il ajouté, avant de suggérer qu’aucun autre décès n’avait été signalé. "On nous dit principalement que la communauté mennonite - deux personnes sont décédées, mais nous surveillons la situation - et qu’une vingtaine de personnes ont été hospitalisées, principalement pour une mise en quarantaine.

"Par ailleurs, il y a eu quatre épidémies de rougeole cette année, contre 16 l’année dernière. La dernière personne à avoir succombé à la maladie est décédée en 2015 lors d’une épidémie moins grave dans le comté de Clallam, dans l’État de Washington, au cours de laquelle quelques dizaines de personnes ont été infectées. La rougeole a été identifiée comme la cause du décès de cette femme non identifiée lors d’une autopsie, qui a révélé qu’elle avait "plusieurs autres problèmes de santé et qu’elle prenait des médicaments qui contribuaient à affaiblir son système immunitaire", a déclaré le ministère de la santé à l’époque. L’approche nonchalante de M. Kennedy dans la gestion de la propagation de la maladie est particulièrement alarmante, car ce conspirationniste virulent a gagné des millions de dollars grâce à sa dangereuse rhétorique anti-vax, qui établit un lien entre les taux d’autisme et les vaccins. Ses rentrées d’argent proviennent des honoraires des conférenciers anti-vax, des dividendes de ses procès contre les vaccins et de la direction de Children’s Health Defense, l’organisation à but non lucratif anti-vax de Kennedy. Children’s Health Defense - sous la direction de Kennedy - a eu sa propre histoire douteuse avec la rougeole. Avant une épidémie mortelle de rougeole à Samoa en 2019, l’association a diffusé des informations erronées sur l’efficacité des vaccins dans tout le pays, faisant chuter le taux de vaccination de l’île de 60 à 70 % à seulement 31 %, selon Mother Jones. Cette année-là, le pays a signalé 5 707 cas de rougeole ainsi que 83 décès liés à la rougeole, dont la majorité concernait des enfants de moins de 5 ans.

La semaine dernière, M. Trump lui-même a semblé adhérer à la conspiration selon laquelle les vaccins seraient la cause de l’autisme, en suggérant que le mode de vie simpliste et non vacciné du Hollandais de Pennsylvanie pourrait servir de modèle pour éviter cette maladie. Pour rappel : Depuis leur invention, les vaccins se sont révélés être l’une des plus grandes réussites de la médecine moderne. Les vaccins médicaux sont si efficaces pour prévenir les maladies qu’ils ont pratiquement éradiqué certaines des pires maladies de notre culture collective, de la rage à la polio en passant par la variole - un fait qui a peut-être trompé certains en leur faisant croire que les virus et leurs complications ne représentaient pas une menace importante pour l’individu moyen soucieux de sa santé.