
Elle avait débuté par une arrivée surprise d’une dizaine de tracteurs et de 150 paysan-nes, habitant-es des territoires proches et collectifs de victimes de pesticides qui s’étaient introduits dans la cour de l’usine. I-els avaient barricadé l’entrée pour s’assurer qu’aucun camion ne rentre ni ne sorte. Une grande banderole "tueurs de paysan-nes" avait été déployée.
Au cours de la matinée de nombreux petits groupes de personnes sont partis en balade-enquête partout dans les locaux et entrepôts pour répertorier et photographier les produits fabriqués aujourd’hui par Phyteurop. Ce qui a créé de toute évidence un effet de panique chez la direction. En effet, la liste des pesticides Phyteurop n’est plus lisible sur le site de l’entreprise. Celle-ci travaille dans la plus grande opacité après avoir été interpellée sur ses ventes de produits interdites en France sur d’autres continents. Une intrusion-enquête dans le site de BASF en début de semaine à côté de Lyon avait révélé que le géant de l’agro-chimie fabriquait encore des stocks de Fastac, un pesticide interdit dans toute l’Union Européenne. Ces balades ont été l’occasion d’ouvrir des échanges nourris avec de nombreux salariés, qui sont restés à débrayer, papoter dans la cour tout au long de la matinée, écouter les prises de paroles de paysan-nes, de collectifs de riverain-es et victimes, les moments de concerts et de danses. Pas mal des ouvrier-es étaient en réalité fort critiques de ce que leur boîte leur faisait fabriquer, saluaient notre démarche et Phyteurop avait aujourd’hui un petit air de jour de congé payé inopiné.
Avec l’appui du sous-préfet, le directeur de Phyteurop à quant à lui refusé de nous recevoir et de rendre des comptes au public sur la toxicité de son entreprise sous prétexte que nous étions rentré-es à l’intérieur. Ce qui n’a fait que nous confirmer que nous avions eu bien raison d’aller voir par nous-même ce qui reste habituellement caché et de rester pique-niquer sur place, malgré leurs diverses menaces et l’arrivée d’une masse de policiers divers et variés.
Dommage ! Nous avons pourtant quelques questions simples et de salubrité publique (...)
Nous allons maintenant étudier et faire des retours sur ce qui a été trouvé. Nous reviendrons tant qu’ils nous empoisonnent.
Nous le répétons fermement, les entreprises comme Phyteurop, BASF, Syngenta, Corteva, Bayer doivent changer fondamentalement leurs productions ou doivent être mises à l’arrêt.
La déclaration commune des diverses orgas partie prenantes de l’action la nécessité de bloquer Phyteurop et de s’opposer à duplomb est à lire ici :
https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/blocage-du-site-de-pesticides-phyteurop