
Cette campagne a été inspirée par le documentaire The Pickers et l’histoire de ses protagonistes.
L’Europe compte plus de deux millions de travailleur.euse.s agricoles migrant.e.s. Ces personnes constituent un élément essentiel de notre système alimentaire. Cependant, leur travail les expose et conduit souvent à l’esclavage moderne : des conditions de travail et de vie inacceptables, une rémunération sans salaire minimum, un accès limité aux soins de santé et des violations des libertés fondamentales et des droits humains.
Nous ne devrions pas avoir à nous demander si nos aliments sont exempts d’exploitation. Les normes juridiques en vigueur et les lignes directrices des Nations unies devraient protéger les travailleur.euse.s migrants dans le secteur agricole. Cependant, elles ne sont pas encore appliquées de manière exhaustive et universelle.
C’est pourquoi nous réclamons ces 10 garanties essentielles pour les travailleur.euse.s migrant.e.s :
- 1. Respecter et protéger les droits humains ainsi que les libertés fondamentales des travailleur.euse.s.
- 2. Éliminer toutes les formes de travail forcé ou obligatoire, ainsi que les mauvais traitements, les abus, le harcèlement et la discrimination qui en résultent.
- 3. Fournir un contrat de travail rédigé dans une langue comprise par les travailleur.euse.s, en conformité avec l’ensemble de la législation nationale et internationale sur le salaire minimum.
- 4. Garantir la santé et la sécurité au travail, ainsi que l’accès à des soins de santé, à une couverture d’assurance adéquate, à des installations sanitaires de base, à de l’eau potable et à une alimentation saine et abordable.
- 5. Offrir un logement adéquat, abordable et sans obligations imposées.
- 6. Informer et sensibiliser les travailleur.euse.s de leurs droits, leur permettre d’adhérer à un syndicat ou d’en créer un, et les aider à s’intégrer dans les communautés locales.
- 7. Mettre en place des procédures efficaces de traitement des plaintes, aboutissant à des enquêtes sans représailles et à des mesures correctives, sans crainte de rétorsion.
- 8. Éliminer du secteur les trafiquant.e.s d’êtres humains responsables d’exploitation et protéger les travailleur.euse.s contre l’endettement lié à des frais d’agence illégaux.
- 9. Établir des protocoles nationaux et internationaux pour les migrations saisonnières et à long terme, afin de simplifier le processus pour les travailleur.euse.s et les employeur.euse.s.
- 10. Subordonner les subventions publiques au respect des droits sociaux, économiques et politiques des travailleur.euse.s agricoles.
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Remettons en cause le système
Il ne s’agit pas d’un problème simple à résoudre. Les normes juridiques en vigueur et les lignes directrices des Nations unies devraient protéger les travailleur·euse·s migrant.e.s du secteur agricole. Pourtant, elles ne sont toujours pas appliquées de manière universelle et rigoureuse, entraînant l’exploitation de celleux dont nous dépendons pour récolter les fruits et légumes que nous savourons chaque jour.
Nous ne pouvons pas accepter cela ; il est temps de remettre en cause le système. (...)