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Editions Grasset
Reconnaître le fascisme Umberto Eco
#fascisme #UmbertoEco
Article mis en ligne le 2 mai 2025

Le témoignage lucide et terrible d’un des plus grands intellectuels du XXe siècle, qui a grandi dans l’Italie de Mussolini.

Paru en Italie en 1997 dans un volume d’essais intitulé Cinq questions de morale, traduit chez Grasset en 2000, Reconnaître le fascisme d’Umberto Eco est un texte d’une extrême actualité : le témoignage lucide et terrible d’un des plus grands intellectuels du XXe siècle, qui a grandi dans l’Italie de Mussolini.

Quatorze. Tel est le nombre des caractéristiques qui permettent de déterminer si une idéologie, un mouvement, une société sont fascistes, selon Umberto Eco. Il y a les plus évidentes : la haine de la culture, l’obsession du complot, le refus de l’étranger. D’autres, plus insidieuses, bénignes en apparence, aboutissent au même résultat si l’on n’y prend garde : la peur du langage complexe, l’idée d’un peuple doté d’une volonté propre, le fait de considérer les désaccords comme des trahisons. (...)

Lire aussi :

 (Les nouveaux dissidents)
Umberto Eco, 14 signaux pour reconnaître le fascisme

(...) Grasset a été bien inspiré de republier ce texte (dans une traduction de l’italien). Nous vous proposons de lister ci-après les quatorze points caractéristiques de ce qu’Umberto Eco a nommé le fascisme éternel ou Ur-Fascisme, et que nous avons résumés à partir de notre lecture du texte original en anglais.

Dans l’esprit d’Eco, ces attributs ne peuvent s’organiser en système, beaucoup sont contradictoires entre eux et sont aussi typiques d’autres formes de despotisme ou de fanatisme. Mais il suffit d’un seul pour que le fascisme puisse se concrétiser à partir de cet attribut.

La première caractéristique du fascisme éternel est le culte de la tradition.

Il ne peut y avoir de progrès dans la connaissance. La vérité a été posée une fois pour toutes, et on se limite à interpréter toujours plus son message obscur.

Le conservatisme implique le rejet du modernisme. (...)

Le fascisme éternel ne peut supporter une critique analytique. L’esprit critique opère des distinctions, et c’est un signe de modernité. (...)

En outre, le désaccord est synonyme de diversité. Le fascisme éternel se déploie et recherche le consensus en exploitant la peur innée de la différence et en l’exacerbant. Le fascisme éternel est raciste par définition. (...)

Le fascisme éternel puise dans la frustration individuelle ou sociale. (...)

Aux personnes privées d’une identité sociale claire, le fascisme éternel répond qu’elles ont pour seul privilège, plutôt commun, d’être nées dans un même pays. (...)

Les partisans du fascisme doivent se sentir humiliés par la richesse ostentatoire et la puissance de leurs ennemis. (...)

Pour le fascisme éternel, il n’y a pas de lutte pour la vie mais plutôt une vie vouée à la lutte. Le pacifisme est une compromission avec l’ennemi et il est mauvais à partir du moment où la vie est un combat permanent. (...)

L’élitisme est un aspect caractéristique de toutes les idéologies réactionnaires. Le fascisme éternel ne peut promouvoir qu’un élitisme populaire (...)

Dans une telle perspective, chacun est invité à devenir un héros. Le héros du fascisme éternel rêve de mort héroïque, qui lui est vendue comme l’ultime récompense d’une vie héroïque. (...)

Le fasciste éternel transporte sa volonté de puissance sur le terrain sexuel. (...)

Le fascisme éternel se fonde sur un populisme sélectif, ou populisme qualitatif pourrait-on dire. (...)

Le fascisme éternel parle la Novlangue. (...)