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« Quelque chose s’est cassé » : à l’île Maurice, la marée noire gâche encore des vies
#IleMaurice #mareenoire
Article mis en ligne le 9 juillet 2024
dernière modification le 7 juillet 2024

Le 20 juillet 2020, le navire « MV Wakashio » s’échouait sur les récifs mauriciens, provoquant la plus grave marée noire que l’île ait connue. Quatre ans plus tard, les habitants en subissent toujours les conséquences.

Le petit village côtier de Maurice d’environ 3 000 habitants a été l’un des plus touchés par la marée noire consécutive au naufrage du vraquier japonais MV Wakashio le 25 juillet 2020, et le bruit court que les derniers signes de pollution se trouvent ici, autrefois paradis des pêcheurs de palourdes. (...)

Le naufrage de ce navire destiné au transport de marchandises en vrac avait à l’époque plongé le pays dans une crise politique et économique historique, en pleine pandémie de Covid-19. Il s’était échoué sur les récifs de la pointe d’Esny, une zone à la fois très fréquentée et réputée dangereuse pour les bateaux, libérant plus d’un millier de litres de fioul. Le capitaine du navire et son second ont plaidé coupables et ont été condamnés à vingt mois de prison ferme pour « mise en danger de la sécurité de la circulation ». (...)

Le naufrage de ce navire destiné au transport de marchandises en vrac avait à l’époque plongé le pays dans une crise politique et économique historique, en pleine pandémie de Covid-19. Il s’était échoué sur les récifs de la pointe d’Esny, une zone à la fois très fréquentée et réputée dangereuse pour les bateaux, libérant plus d’un millier de litres de fioul. Le capitaine du navire et son second ont plaidé coupables et ont été condamnés à vingt mois de prison ferme pour « mise en danger de la sécurité de la circulation ». (...)

Aucune étude précise n’a encore démontré les effets à long terme sur le parc marin de Blue Bay, une zone humide protégée depuis 2008. Mais les pêcheurs, plaisanciers, skippers ou simples habitants de la côte Sud-Est de l’île n’en démordent pas : il reste des traces de cette catastrophe écologique et économique. (...)

L’océanologue mauricien Vassen Kauppaymuthoo, spécialiste des fuites d’hydrocarbure dans l’environnement, est d’ailleurs catégorique : « Le fioul est toujours présent dans les sédiments, emprisonné dans les mangroves ou dans les zones de boue. Le pétrole présent dans le navire était qui plus est d’un niveau de toxicité particulièrement élevé, l’équilibre de l’écosystème a été durablement perturbé. Cela peut durer des décennies. » (...)

« J’ai vu des gens dans une misère profonde, des gens qui n’avaient jamais rien demandé de leur vie, être obligés d’attendre tous les jours notre venue pour pouvoir donner à manger à leurs enfants. Ils se sont sentis jugés, méprisés. J’ai un ami skipper qui s’est suicidé. Il avait tout perdu. » (...)

« Les gens qui viennent d’ailleurs ont oublié. Même les Mauriciens qui ne vivent pas ici. Ils viennent, ils voient la mer bleue, le ciel bleu, ils se disent que tout va bien. Mais ça ne va toujours pas. »