
À une semaine de l’élection présidentielle, la droite conservatrice polonaise est descendue samedi dans les rues de Varsovie pour manifester contre l’immigration. Ces derniers mois, des fausses informations assurant que l’Allemagne se débarrassait de ses migrants illégaux en les repoussant à la frontière polonaise s’est répandue sur les réseaux sociaux. Une campagne de désinformation qui vise à discréditer Rafal Trzaskowski, le candidat de la majorité, l’accusant de vouloir inonder la Pologne de migrants avec la complicité de l’Union européenne. (...)
L’immigration est devenue l’une des questions importantes de la campagne électorale avant le premier tour du scrutin présidentiel du 18 mai. (...)
"Ils [les Ukrainiens, ndlr] habitent et travaillent ici, ce sont des gens normaux. Mais les réfugiés qui arrivent de l’Ouest viennent d’Afrique, ils sont dangereux, ils ne travaillent pas et ce sont des meurtriers. Moi, je vote pour Karol Nawrocki, le candidat du PiS [parti Droit et justice, droite nationaliste - ndlr], et je sais qu’il ne les laissera pas entrer." (...)
Des propos racistes qui résument bien l’ambiance de la campagne présidentielle gangrénée par les fausses informations sur la question migratoire. Même le candidat de la majorité Rafal Trzaskowski, pourtant réputé libéral, a fini par durcir son discours à l’égard des réfugiés ces derniers mois. Mais ce n’est pas assez pour convaincre Piotr : "Ils soutiennent le pacte migratoire européen, même s’ils font croire qu’ils sont contre. On sait comment cela a fini en Europe de l’Ouest, on sait bien qu’on n’y vit plus en sécurité aujourd’hui."
À huit jours du premier tour, le maire de Varsovie et candidat de la majorité Rafal Trzaskowski est donné favori avec 33 % des intentions de vote. (...)