
Entre 10 et 11 PFAS différents relevés dans un seul prélèvement : à l’instar de Tours ou des environs de Rouen, certaines zones présentent un véritable "cocktail chimique", d’après les analyses effectuées par Générations Futures et l’UFC-Que Choisir sur l’eau potable de 30 communes françaises (23 janvier). (...)
Or, si ces molécules sont surnommées "polluants éternels", c’est en raison des liaisons chimiques très fortes entre les atomes de fluor et de carbone qui les composent. Ainsi, rares sont les bactéries capables de les fragmenter. Et lorsqu’elles y parviennent, elles rejettent néanmoins des sous-produits, appelés "métabolites" – parfois aussi toxiques que la substance initiale.
Cependant, dans un sol pollué au Portugal, des chercheurs de l’université de Buffalo (États-Unis) et leurs collègues ont identifié une souche de bactérie capable non seulement de dégrader au moins trois types de PFAS, mais surtout, de décomposer certains métabolites. Leur étude a été mise en ligne le 4 janvier dans la revue Science of the Total Environment (M. K. Wijayahena et al., 2025).
Polluant éternel le plus fréquent (PFOS) : dégradé à 90 % (...)
dans cette expérience, les bactéries ne disposaient d’aucune source de carbone autre que les PFAS pour se nourrir – ce qui n’est jamais le cas dans le monde extérieur. "Nous devons donner aux bactéries suffisamment de nourriture pour se développer, mais juste ce qu’il faut pour qu’elles ne perdent pas la motivation de convertir les PFAS en source d’énergie", suggère donc la chercheuse.
À terme, la souche F11 pourrait être déployée dans des eaux et des sols contaminés par des PFAS, envisagent les auteurs. Il s’agirait ainsi de créer les conditions nécessaires à la croissance bactérienne dans les boues activées d’une station d’épuration, voire d’injecter le microbe directement dans le sol ou les eaux souterraines d’un site contaminé – un processus appelé "bioaugmentation".
À travers le monde, de nombreux sites pollués attendent une solution (...)