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Plus de 3 000 morts sur les routes migratoires vers l’Espagne en 2025
#Espagne #Canaries #Ceuta #migrants #immigration #UE #naufrages #noyades
Article mis en ligne le 30 décembre 2025

Cette année, 3 090 personnes ont perdu la vie sur les routes migratoires vers l’Espagne, selon l’ONG Caminando Fronteras. Un nombre de victimes moins élevé qu’en 2024, année record avec plus de 10 000 décès recensés. Cette baisse s’explique par les partenariats passés entre l’Espagne et les pays d’origine comme la Mauritanie pour intercepter les départs. Mais aussi par des changements de dynamiques : la route vers les Canaries est moins empruntée tandis que la route vers les Baléares est devenue plus dense et plus meurtrière en 2025.

Huit personnes par jour ont perdu la vie, cette année, sur les routes maritimes vers l’Espagne.

(...)Pour rappel, les chiffres de Caminando Fronteras se basent sur les témoignages recoupés des familles et des survivants, en plus des données officielles. Ils englobent les décès et les disparitions. Pas moins de 70 bateaux ont disparu des radars avec l’ensemble de leurs passagers, qui n’ont plus jamais donné de nouvelles à leurs proches. (...)

l’ONG estime que "la principale cause de mortalité est l’influence des politiques de contrôle des migrations sur le recours aux opérations de recherche et de sauvetage". (...)

Lire aussi :

 Espagne : au moins 40 migrants sont morts en 2025 en tentant d’atteindre l’enclave de Ceuta

Sur la route migratoire de Ceuta, l’année 2025 a été particulièrement meurtrière. Au moins 40 migrants sont morts en tentant de rejoindre l’enclave espagnole à la nage munis de combinaisons de plongée et de palmes. Plus de 3 200 migrants sont entrés dans le territoire de manière irrégulière en 2025. Les autorités alertent depuis des mois sur la saturation des infrastructures d’hébergement.

En 2025, la route migratoire menant du Maroc à l’enclave espagnole de Ceuta a été plus meurtrière que jamais. (...)

L’ONG Caminando fronteras estime, elle, que ce nombre s’élève à 139 victimes. "En 2025, nous avons constaté une augmentation considérable des tentatives d’atteindre Ceuta et des tragédies survenues lors de la traversée maritime vers la ville autonome. Notre Observatoire des droits de l’Homme a recensé 139 victimes, dont 24 % étaient des enfants et des adolescents", écrit l’association dans son dernier rapport "Droit à la vie".

Le nombre de victimes révèle effectivement la hausse de la fréquentation de cette route en 2025, par rapport à 2024. Le ministère espagnol de l’Intérieur a comptabilisé 3 396 entrées irrégulières à Ceuta par la voie terrestre (ces données comprennent les entrées à la nage, sans embarcation). Elles étaient 2 386 en 2024, soit une hausse de plus de 42%.

Et ces chiffres sont probablement inférieurs au nombre réel de départs car il s’agit de données compilées uniquement par les autorités espagnoles. Le média local El Faro de Ceuta souligne qu’"il n’existe aucun registre officiel des personnes disparues ou retrouvées au Maroc". En 2024, le nombre de morts totalisés sur cette route était de 24.

Ces décès s’expliquent par la présence de courants forts mais insoupçonnés par les candidats à l’exil, l’hypothermie, les dérives au large ou encore les blessures contre les rochers.
Des profils de plus en plus variés

Les candidats à la traversée à la nage sont de plus en plus nombreux et leurs profils sont également de plus en plus variés. La grande majorité des exilés sont de jeunes Marocains qui rêvent d’une vie en Europe où ils espèrent trouver de meilleures opportunités économiques que dans leur pays. Mais des Algériens et de jeunes Égyptiens tentent aussi parfois la traversée. Et de plus en plus de jeunes femmes originaires du Maroc prennent également cette route. Des traversées qui "bousculent les représentations sociales", analysait récemment pour InfoMigrants Ali Zoubeidi, spécialiste de l’immigration basé au Maroc. (...)
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