
Mise en cause des outils essentiels de la recherche, licenciements de chercheurs et de personnels d’appui à la recherche, délocalisation d’un établissement, imposition des thèmes de recherche en fonction d’un seul agenda politique, absence de concertation, ce qui menace le CEDEJ paraît emblématique d’une certaine conception de la gestion de la recherche. Elle est d’autant plus inquiétante que le CNRS y est associé.
Unité de recherche placée sous la tutelle du ministère des Affaires étrangères et européennes et du CNRS, le CEDEJ a longtemps été un laboratoire renommé, comptant de nombreux chercheurs, doctorants et stagiaires, ainsi qu’une production scientifique et documentaire importantes et reconnue. Or, depuis plusieurs mois, les nouvelles venant de ce centre n’étaient pas bonnes : pas de relance notable des activités scientifiques, des contrats de chercheurs locaux non renouvelés dans des circonstances conflictuelles, le projet de délocaliser le CEDEJ du Caire à Alexandrie, à la suite de la vente des locaux du Consulat général de France au Caire qui l’abritaient.
Les choses se sont précipitées le mardi 8 décembre 2009, quand l’ambassadeur de France en Égypte, réunissant l’ensemble des personnels de ce centre a annoncé la fermeture complète et définitive du service documentation-bibliothèque ainsi que le licenciement de l’ensemble des agents qui y travaillent, c’est-à-dire sept personnes recrutées localement. L’ambassadeur a également annoncé l’éventualité de nouveaux licenciements dans les mois qui viennent et la possibilité de l’installation partielle du CEDEJ à Alexandrie en fonction d’un nouvel axe de recherche qui lui serait imposé et porterait sur l’Union pour la Méditerranée....