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RFI
Océans : Donald Trump entend ouvrir l’exploitation minière dans les eaux internationales
#oceans #exploitationminiere #USA #Trump
Article mis en ligne le 29 avril 2025
dernière modification le 28 avril 2025

Donald Trump a signé jeudi 24 avril un décret destiné à ouvrir l’extraction à grande échelle de minerais dans les grands fonds océaniques, y compris en eaux internationales, une remise en cause de l’Autorité internationale des fonds marin (AIFM), théoriquement compétente en haute mer.

Ce passage en force des États-Unis et de leur président Donald Trump hérisse des associations de protection de l’environnement, qui alertent sur les dégâts qu’aurait une telle exploitation sur les écosystèmes marins. Le texte demande au secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, « d’accélérer l’examen » de candidatures « et la délivrance de permis d’exploration et d’extraction » de minéraux « au-delà des juridictions » américaines.

Il saisit également le ministre de l’Intérieur, Doug Burgum, pour en faire de même pour les eaux territoriales. L’initiative doit permettre de collecter un milliard de tonnes de matériaux en dix ans, a indiqué un haut responsable américain. L’AIFM a juridiction sur les fonds marins des eaux internationales, en vertu d’accords que les États-Unis n’ont, néanmoins, jamais ratifiés. Le décret enjoint également le secrétaire au Commerce de préparer un rapport sur « la faisabilité d’un mécanisme de partage » du produit des fonds marins.

« En se lançant dans l’extraction minière en eaux internationales, à contrepied du reste du monde, le gouvernement ouvre la voie à d’autres pays pour en faire de même », a réagi Jeff Watters, vice-président de l’ONG Ocean Conservancy, dans un communiqué. « Et cela aura des conséquences négatives pour nous tous et pour les océans dont nous dépendons », a-t-il prévenu.

Une première au fond des océans

Aucune extraction minière commerciale n’a encore eu lieu dans les fonds marins, aux États-Unis ou ailleurs. (...)

L’extraction concerne principalement les nodules polymétalliques, des sortes de galets posés sur les fonds marins, riches en minéraux comme le manganèse, le nickel, le cobalt, le cuivre ou les terres rares. Ces dernières sont des métaux aux propriétés magnétiques très prisées pour les véhicules électriques, panneaux solaires, mais aussi smartphones et ordinateurs portables. Les États-Unis sont le second producteur mondial de terres rares, mais se situent très loin de la Chine et ne possèdent, en l’état, que des réserves estimées assez faibles par rapport aux gisements chinois, brésiliens, australiens ou indiens.

Des richesses de plus en plus convoitées (...)

La Chine a estimé, par la voix Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, que ce projet de la Maison Blanche d’ouvrir l’extraction à grande échelle de minerais dans les grands fonds océaniques, y compris en eaux internationales, « enfreint le droit international et nuit aux intérêts de la communauté internationale dans son ensemble ».