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SOS Mediterranée
« Nous n’avions aucune idée du temps écoulé ni du nombre de sauvetages effectués. »
#SosMediterranee #oceanViing #sauvetages
Article mis en ligne le 14 janvier 2024
dernière modification le 11 janvier 2024

Amine est médiateur culturel à bord de l’Ocean Viking, il est le premier contact avec les personnes secourues en mer. Il raconte la série de sauvetages historique les 10 et 11 août 2023, durant laquelle 623 personnes ont été secourues de 15 embarcations en détresse.

Je m’appelle Amine, je fais partie de l’équipe de recherche et de sauvetage. Je suis également médiateur culturel et traducteur à bord des canots de sauvetage (RHIB). C’est moi qui établis le premier contact avec les personnes rescapées pour leur expliquer que nous sommes là pour les aider ainsi que la manière dont nous allons procéder.

En début de soirée, avant que les 14 sauvetages* ne s’enchaînent, nous avons eu le pressentiment que la nuit allait être longue. Lorsque nous avons reçu un appel de détresse, nous étions déjà prêt.e.s à embarquer sur les RHIB.

[NDLR : le 10 août 2023, les équipes à bord de l’Ocean Viking portent secours à 55 personnes d’une barque en fibre de verre surchargée puis font route vers le nord. Mais arrivées à hauteur de la Tunisie, l’horizon est parsemé d’embarcations en détresse. Avec l’opération de la veille, ce sont donc 15 embarcations qui seront secourues en tout.] (...)

Une fois ces premiers sauvetages terminés, une opération en a entraîné une autre, et lorsque le soleil a commencé à se lever, des embarcations en détresse continuaient d’apparaître à l’horizon. Je devais me concentrer sur ce que je faisais, j’ai complètement perdu la notion du temps. Chaque fois que nous débarquions des rescapé·e·s sur l’Ocean Viking, une personne nous indiquait l’heure : nous n’avions aucune idée du temps écoulé, ni du nombre de sauvetages effectués.

Pendant une évacuation médicale par hélicoptère, nous avons pu voir des bateaux en détresse dans le secteur. Et cela a continué jusqu’à 20h. Nous avons passé 23 heures sans nous arrêter, sous le soleil intense, sans retirer notre équipement de protection dans lequel nous transpirions. La rouille des embarcations en métal s’est incrustée sur nos vêtements et sur notre peau à force de tenir les mains des gens pour les aider à monter à bord des RHIB. (...)