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Nantes : « Délicate » et « coûteuse », l’évacuation du plus grand bidonville de France se prépare
#Nantes #bidonville #Roms
Article mis en ligne le 4 octobre 2024
dernière modification le 2 octobre 2024

La route caillouteuse et pleine de trous, longue de plusieurs kilomètres, a été récemment réparée. Il faut dire qu’avec les dernières pluies, elle s’était transformée en torrent. De l’eau a même coulé sur le lino d’Adrian et Maria, deux des 700 à 1.000 Roms qui habitent ici, dans un abri de fortune de l’immense camp de la prairie de Mauves à l’Est de Nantes.

Mais il n’y a pas que ça qui préoccupe ces jeunes parents. D’ici à quatre ans, ce terrain insalubre décrit comme l’un des « plus gros bidonvilles de France » va être évacué. Les élus de Nantes métropole viennent de voter un accord-cadre pour sa future « résorption », qui doit démarrer cet été.

« Humanité et fermeté »

L’opération, décrite comme « inédite », « délicate » et « coûteuse », est motivée par la construction du futur grand pôle d’écologie urbaine de la métropole. A la place des centaines de caravanes et de cabanes, entre lesquelles déambulent de nombreux enfants, doivent pousser une extension de la déchetterie située juste à côté, une immense station d’épuration, ou encore une grosse plateforme de compostage. Un projet majeur qui oblige la collectivité à se frotter à cette question « difficile », que Johanna Rolland la présidente (PS) de Nantes métropole promet de traiter avec « humanité et fermeté ». (...)

Les familles « recensées et accompagnées »

Sur place, la façon dont tout ceci va se faire est pour l’instant aussi floue que lointaine. A côté de son poêle rouillé, Adrian souffle quand il comprend que ce ne sera pas « comme la dernière fois ». Il y a deux ans, la police était venue l’expulser du précédent terrain qu’il occupait avec sa famille, à Sainte-Luce, un souvenir « difficile ». Pour la prairie de Mauves, ce sera bien plus progressif, et ça le rassure un peu.

« Les familles seront recensées et accompagnées, promet François Prochasson, vice-président de Nantes métropole délégué au droit du logement. D’abord vers ce qu’on appelle des terrains sas en vue de leur permettre, dans un second temps, d’intégrer un logement de droit commun. » Des sites auraient déjà été trouvés dans le secteur, pour commencer prochainement le transfert. Une association sera chargée d’aider les habitants qui le souhaitent dans cette transition, mais aussi en matière de santé ou de scolarisation des plus jeunes. « Notre objectif est bien de proposer un parcours d’intégration », résume une autre élue nantaise. (...)

On compterait plus de 3.000 Roms actuellement sur le territoire de Nantes métropole, dans une soixantaine de bidonvilles. Tout près de la prairie de Mauves, d’autres familles craignent d’être prochainement expulsées, cette fois en raison du projet du futur nouveau quartier Doulon-Gohards.