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Monopole : attaqué de toutes parts, Google refuse de céder Chrome, et d’ouvrir son index
#Google #monopole
Article mis en ligne le 25 avril 2025
dernière modification le 23 avril 2025

Après avoir été jugée, aux États-Unis, en situation de monopole sur le marché de la recherche en ligne en août dernier, Google vient également de l’être pour ce qui est du marché de la publicité en ligne. L’entreprise, qui vient de faire l’objet d’accusations similaires au Royaume-Uni, essaie en outre de contrer la menace de devoir céder son navigateur Chrome, et d’ouvrir l’accès à ses données de recherche.

En août 2024, le ministère de la Justice états-unienne (Department of Justice, DOJ) avait tranché : Google LLC, filiale d’Alphabet, est en position de monopole sur le marché de la recherche en ligne, et elle en abuse. 



Ce 21 avril, un nouveau chapitre s’est ouvert pour la société fondée par Larry Page et Sergueï Brin, qui tente de s’opposer aux conséquences susceptibles de lui être imposées. En octobre, nous détaillions en effet que le juge Amit P. Mehta envisageait des « mesures structurelles et comportementales qui empêcheraient Google d’utiliser des produits comme Chrome, Play et Android pour avantager Google search ou des produits et des fonctionnalités liées à Google search ».

Autrement dit, le DOJ réfléchissait à démanteler Google, et notamment à le forcer à se séparer de son navigateur. L’entreprise a décidé de monter au créneau avant qu’une décision finale ne soit rendue. Une bataille centrée sur les mesures de lutte contre sa position monopolistique s’est donc ouverte hier.

Et si les dirigeants d’Alphabet, comme ceux de la plupart des autres géants numériques du pays, ont fait en sorte de se rapprocher de la nouvelle administration états-unienne, cela ne leur assure pas pour autant d’éviter la condamnation. D’autant qu’en parallèle de ce procès, une autre juge fédérale états-unienne a conclu le 17 avril que Google était aussi en situation de monopole sur le marché de la publicité en ligne. (...)

Google a, par exemple, accepté de payer Samsung chaque mois en échange de l’installation de son application d’IA Gemini sur tous ses appareils. Dans son jugement, relève Reuters, Amit Mehta avait souligné que ce genre d’accord unilatéral avec des constructeurs avait permis à Google de maintenir son monopole dans la recherche.

Google fait valoir, pour sa part, que la proposition du ministère américain de la justice de scinder ses activités Chrome et Android affaiblirait la sécurité nationale et nuirait à la position du pays dans la course mondiale à l’intelligence artificielle, en particulier face à la Chine, souligne CNBC.

Loin de justifier de séparer Chrome de Google, analyse Platformer, ces éléments pourraient aussi pousser à obliger l’entreprise à partager son trésor de guerre, par exemple en ouvrant l’accès aux données relatives aux requêtes de recherche, aux résultats et à ce sur quoi les utilisateurs cliquent.

Google cherche de son côté à sortir l’intelligence artificielle du périmètre des discussions. L’entreprise a par ailleurs signalé qu’elle ferait appel du jugement une fois celui-ci rendu. Dans les derniers mois, elle a néanmoins fait évoluer la gouvernance du projet libre Chromium, qui soutient son navigateur. (...)

OpenAi s’est de son côté déclaré intéressé par le rachat de Chrome si le tribunal tranchait en faveur du démantèlement. Son directeur exécutif a déclaré avoir contacté Google pour conclure un éventuel partenariat permettant à ChatGPT de s’appuyer sur les technologies de recherche de Google (en plus de son autre partenariat avec Bing de Microsoft), ce que cette dernière a refusé.

Nommée par Donald Trump, la nouvelle directrice du département de lutte contre les pratiques anticoncurrentielles du DOJ, Gail Slater, était présente à l’ouverture du procès aux côtés d’autres membres de l’équipe, pour souligner qu’il s’agissait d’un enjeu non partisan. « C’est l’avenir d’internet qui est en jeu », a-t-elle déclaré. La plainte initiale contre Google avait été déposée lors du premier mandat de Donald Trump, puis traité lors du mandat de Joe Biden.

Cinq milliards de livres sterling en jeu (...)