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Microsoft bloque finalement une partie d’Azure pour l’armée israélienne
#israel #palestine #Hamas #Cisjordanie #Gaza #genocide #famine #Microsoft
Article mis en ligne le 29 septembre 2025
dernière modification le 28 septembre 2025

Dans un nouvel article publié jeudi, le Guardian indique que Microsoft a coupé plusieurs services à l’armée israélienne. Ce serait la conséquence d’une nouvelle enquête interne déclenchée par les révélations du Guardian début aout. L’entreprise est même allée jusqu’à remercier le média britannique.

Le 25 septembre, le Guardian a révélé que Microsoft avait coupé l’accès à une partie de son infrastructure Azure à l’armée israélienne. Plus précisément, à l’Unité 8200, équivalent israélien de la NSA selon le quotidien. Les services coupés comprennent notamment le stockage et une partie des fonctionnalités IA, soit ce qui était utilisé par l’Unité 8200 pour ses activités.

Les employés de Microsoft ont été mis au courant le même jour. Le président de l’entreprise, Brad Smith, a indiqué dans un courrier interne (consulté par le Guardian) que Microsoft avait « désactivé un ensemble de services à une unité du ministère israélien de la Défense ». Le même courrier ajoute : « Nous ne fournissons pas de technologie pour faciliter la surveillance de masse des civils. Nous avons appliqué ce principe dans tous les pays du monde, et nous l’avons réaffirmé à maintes reprises depuis plus de deux décennies ».

C’était le nœud du problème : les technologies de Microsoft auraient été utilisées pour de la surveillance de masse, d’abord en Cisjordanie pour espionner les conversations des trois millions de Palestiniens réfugiés. Mais selon plusieurs sources, Azure aurait aussi été utilisé plus généralement dans l’offensive contre Gaza, en soutien notamment au bombardement.
Un long chemin

La gestation de cette décision aura mis du temps. Les premières révélations sur un contrat entre Microsoft et l’armée israélienne remontent à janvier 2025. Il était alors question d’utiliser le stockage Azure pour entreposer des données issues du renseignement, sans trop de détails. (...)

Puis en aout, tout s’accélère. Le Guardian publie une enquête complète, en collaboration avec + 972 Magazine et d’autres médias. Les conclusions sont accablantes. Cette fois, Microsoft demande une investigation externe, dont les premières conclusions ont mené à la coupure des services annoncée jeudi. (...)

Selon les documents consultés par le Guardian, la direction de Microsoft, y compris Brad Smith et Satya Nadella, ignoraient l’ampleur de l’utilisation faite de leurs services. (...)

Comment la direction de l’entreprise aurait-elle pu ignorer la situation ? Selon le média britannique, les soupçons se portent sur des employés de la filiale israélienne de Microsoft qui n’auraient pas été transparents lors de la première enquête.

Où iront les données ?

La situation devenait complexe pour Microsoft, tant les pressions s’accumulaient. Plusieurs manifestations d’employés avaient déjà eu lieu, dont une principalement en aout. Un petit groupe avait notamment pénétré dans le bureau de Brad Smith, y avait organisé un sit-in retransmis sur Twitch, en scandant « Brad Smith, tu ne peux pas te cacher, tu soutiens un génocide ». Microsoft avait alors déclenché une communication de crise. Selon le Guardian, les investisseurs auraient également joué un rôle dans la pression exercée.

La question se pose bien sûr de savoir si Microsoft serait arrivée à la même décision sans les révélations de plusieurs médias. (...)

Quant à ce que compte faire l’armée israélienne de ses 8 000 To de données de surveillance, des sources ont indiqué au Guardian que l’Unité 8200 avait pour projet de les stocker chez Amazon Web Services. Interrogées, ni l’entreprise ni l’armée israélienne n’ont répondu. (...)