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Mayotte : nette baisse des interceptions et des expulsions de migrants en 2024
#Mayotte #migrants #immigration #expulsios
Article mis en ligne le 15 août 2025
dernière modification le 12 août 2025

En 2024, le nombre d’étrangers en situation irrégulière expulsés de Mayotte a baissé de 21 % et celui du nombre de bateaux interceptés de 25 % par rapport à l’année dernière, selon un bilan officiel de la lutte contre l’immigration clandestine dans le département.

En matière de lutte contre l’immigration clandestine à Mayotte, tous les indicateurs sont en baisse. Selon un document de la préfecture de l’île, en 2024, le nombre de kwassa-kwassa - les embarcations utilisées par les migrants pour rejoindre Mayotte depuis les Comores - a chuté. Et il en est de même pour le nombre des expulsions. Respectivement, les baisses sont de 25 % et 21 %.

Sur l’année 2024, 493 embarcations de migrants ont été interceptées sur les 809 détectés (61 %) alors qu’en 2023, 661 kwassa-kwassa avaient été arrêtés par les autorités. Cela représente un total de 6 764 étrangers en situation irrégulière interpellés en mer. (...)

Blocage général et cyclone

La préfecture a expliqué à l’AFP la baisse de ces chiffres par "plusieurs épisodes majeurs ayant fortement perturbé l’activité opérationnelle tout au long de l’année". Elle invoque notamment les cinq semaines de blocage général de janvier et février 2024 quand un collectif de citoyens, rejoint par des habitants, avait organisé des barrages routiers pour protester contre l’immigration illégale.

L’impact du passage du cyclone Chido, le 14 décembre, a également été avancé. Cette catastrophe naturelle, qui a certes eu lieu en fin d’année, a "mobilisé les services de l’État sur d’autres priorités urgentes", selon la préfecture. (...)

Nouvelle législation

Pour les prochaines années, le gouvernement compte renverser cette tendance. En déplacement sur l’île après le passage du cyclone Chido, le président Emmanuel Macron avait promis un "mur de fer" contre l’immigration irrégulière à Mayotte et déclaré que les expulsions allaient atteindre 35 000 par an.

En avril dernier, il avait également annoncé le rachat de nouveaux radars et de nouveaux bateaux intercepteurs afin de faire passer leurs effectifs de huit à treize.

Le président a également annoncé la création d’un "État-major de lutte contre l’immigration" et la "montée en force" du groupe d’action opérationnel (GAO), l’unité de la police nationale à Mayotte spécialisée dans la lutte contre l’immigration clandestine. Il a notamment promis aux élus que ce plan devait obtenir ses effets début 2026.

"Il y aura aussi des recrutements de moyens humains" avait promis aux élus le chef de l’État. Pour cela, un texte de loi a été adopté par le Parlement, puis validé par le Conseil constitutionnel le 7 juillet dernier. Il prévoit notamment 52 millions d’euros pour le "renforcement des capacités de détection, de reconnaissance et d’interception par voies maritime et aérienne".

Et cette loi instaure également un durcissement de la politique migratoire française à Mayotte, déjà un territoire d’exception en termes de législation. Elle prévoit le durcissement de l’accès à un titre de séjour, la possibilité de retirer le titre de séjour du parent d’un enfant considéré comme menaçant l’ordre public, la centralisation des reconnaissances de paternité à Mamoudzou pour lutter contre les reconnaissances frauduleuses, ou encore la possibilité de placer dans une zone de rétention des mineurs accompagnant un majeur qui fait l’objet d’une mesure d’éloignement.

La loi crée par ailleurs une nouvelle législation dans la lutte contre l’habitat informel (...)

l’État a dorénavant la possibilité de déroger pendant dix ans à l’obligation d’une offre de relogement ou d’hébergement d’urgence (...)