
Les ambitions martiennes d’Elon Musk se heurtent à un ennemi minuscule mais redoutable : la poussière. Une récente étude publiée dans GeoHealth révèle que cette fine matière pourrait compromettre sérieusement la santé des futurs explorateurs. (...)
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- La menace invisible de la poussière martienne
- Un ennemi omniprésent sur la Planète rouge
- Des leçons lunaires insuffisamment prises en compte
- Le défi technique pour Elon Musk et SpaceX
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La menace invisible de la poussière martienne
La poussière de Mars présente des caractéristiques particulièrement dangereuses pour les poumons humains. Selon Justin Wang, étudiant en médecine à l’Université de Californie du Sud et coauteur de l’étude, publiée dans GeoHealth, « le plus grand danger est le risque pour les poumons des astronautes ». La finesse extrême des particules leur permet de pénétrer profondément dans les voies respiratoires et même d’atteindre la circulation sanguine. (...)
Contrairement aux poussières terrestres, les particules martiennes sont tranchantes et pointues, rappelant la structure de l’amiante. Cette morphologie agressive peut irriter sévèrement les délicates membranes pulmonaires. Julia Cartwright, chercheuse indépendante à l’Université de Leicester, souligne cette différence fondamentale qui multiplie les risques pour les explorateurs spatiaux.
La composition chimique de cette poussière aggrave encore la situation. Riche en silice et en oxydes de fer, elle peut déclencher diverses pathologies pulmonaires. Ces substances toxiques, combinées à l’exposition aux radiations spatiales, augmentent considérablement le risque de fibrose pulmonaire pendant les missions spatiales. (...)
En 2021, l’atterrisseur InSight de la Nasa a connu une fin prématurée lorsque la poussière a recouvert ses panneaux solaires, l’empêchant de recharger ses batteries. Ce précédent illustre la capacité destructrice de ce matériau apparemment anodin.
Sur Mars, la poussière se comporte de manière imprévisible comparée à la Terre. Les tempêtes peuvent surgir rapidement et persister pendant des semaines, voire des mois. Cette instabilité environnementale complique considérablement la planification des missions humaines et l’établissement d’infrastructures permanentes.
Des leçons lunaires insuffisamment prises en compte
L’expérience des missions Apollo aurait dû servir d’avertissement. Les chercheurs le soulignent dans leur publication : « La toxicité de la poussière lunaire constituait un risque sanitaire imprévu durant les missions Apollo ». Pourtant, les défis posés par la poussière martienne s’annoncent encore plus redoutables.
Une différence fondamentale aggrave la situation des futures missions martiennes. « Une mission vers Mars n’a pas le luxe d’un retour rapide sur Terre pour recevoir un traitement, ni ne peut compter sur le soutien médical depuis le sol en raison des délais de communication pouvant atteindre 40 minutes aller-retour », précisent les auteurs de l’étude. (...)
La filtration de particules aussi fines représente un défi technique considérable. Les combinaisons spatiales, les habitats pressurisés et les systèmes de purification d’air devront atteindre des niveaux d’efficacité jamais égalés.
Elon Musk, conscient des dangers inhérents aux voyages interplanétaires, devra intégrer ces nouvelles contraintes dans la conception du vaisseau Starship. Le succès de ses plans de colonisation dépendra de la capacité à protéger efficacement les explorateurs contre cette menace invisible. (...)