
ça se passe dans le 18° arr de Paris mais pas seulement là.
Ca touche les familles en situation irrégulière mais pas seulement elles.
Ca ne touche que les pauvres mais la pauvreté, on dirait que c’est
comme une espèce d’épidémie qui pourrait bien nous atteindre aussi
surement qu’un nuage radio actif.
Nous assistons depuis quelques semaines, outre les expulsions sèches
de rupture de trêve hivernale, à une recrudescence d’ordres impératif
de déplacement de familles logées en hôtel miteux mais au tarif
touristes (on s’en fout c’est le contribuable qui paie) par ce qu’on
appelle en région parisienne le 115 .
Au 115 on ne prononce pas le mot expulsion mais on a un mot
absolument extraordinaire que j’ai malheureusement oublié pour dire :
"on vous vire fissa".
Rappel : le 115 n’a pas de plateforme famille et c’est voulu je crois.
La politique en œuvre au 115 est de chasser les familles de Paris,
puis de les balader en banlieue lointaine ,du nord au sud,
généralement loin, très loin, d’une station de RER, pour les couper
de leur entourage, les atomiser et casser toute mobilisation. Il est
surtout impératif de ne pas leur offrir de logement pérenne afin de
compliquer la scolarisation des enfants, base de la socialisation et
par là même de la défense de leurs droits.
Si on n’a pas ce schéma en tête on ne peut comprendre la nécessité ,
l’urgence qu’il y aurait à déplacer une famille mi mai alors que rien
ne vient le justifier. L’enfant ne sera évidement pas scolarisé et ce
pendant un mois et demie. En septembre, on le changera encore et on
perdra peut-être un mois ou deux d’école. (...)
il y a aussi, mais c’est annexe je crois, le désir de certains
hôteliers qui ont rempli leurs poches à la morte saison de faire du
tourisme dès les beaux jours... Mais les pauvres, ça rapporte
tellement plus ! Le 115 paie rubis sur l’ongle et on n’a pas de frais
du type ménage, entretien ou réfection des peintures ou de
l’électricité. Des fois même, les sans papiers le font eux mêmes et
pour des clopinettes ; on pourrait donner des exemples. (...)
Nous à RESF ,on est débordé et on ne peut pas pallier
au manque de mobilisation générale. Je suppose que préparer 2012 est plus confortable.
(...)
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