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Maintien de l’ordre : arrivée discrète d’un lance-grenades multicoups
#police #gendarmerie #repression #armes
Article mis en ligne le 5 décembre 2024
dernière modification le 30 novembre 2024

Vendredi 19 juillet, à Migné-Auxances, dans la Vienne, des militants antimégabassines coupent à travers champs pour éviter les forces de l’ordre. Après trois tirs de grenades lacrymogènes, la paille sèche prend rapidement feu, forçant les manifestants à fuir en panique. Au-dessus, l’hélicoptère de la gendarmerie lance un appel : « Le feu progresse vers vous, rejoignez les zones vertes ! » Mais ce que les militants des Soulèvements de la Terre ne savent pas, c’est qu’ils viennent de faire face à la première utilisation d’une nouvelle arme sur le sol français métropolitain.

Une arme à 12 canons

Du côté du dispositif des gendarmes, au milieu des fourgons, deux pick-ups se font relativement discrets. Sur leur plateforme arrière, un tout nouveau lance-grenades vise les manifestants. Habituellement, les forces de gendarmerie ne disposent que du lance Cougar pour tirer des grenades de 56 mm à l’unité. Sur les pick-up, les nouveaux équipements permettent de tirer pas une mais douze munitions très rapidement, voire simultanément, à 50, 100 ou 200 mètres, l’arme possédant autant de canons. Un lanceur parfait pour saturer instantanément une grande zone sous la lacrymogène.

Notre lanceur multicoups 56 mm est en place en Nouvelle-Calédonie depuis des semaines !

Une acquisition en urgence

Mais si l’appareil est apparu pour la première fois en Nouvelle-Calédonie, c’est que son achat est directement lié avec les révoltes commencées à la mi-mai 2024. Dans les documents fournis par le ministère de l’Intérieur à Politis, le territoire est mentionné dès le début. « Suite à la crise sécuritaire en Nouvelle-Calédonie de grande ampleur qui a débuté le 15 mai 2024. Les forces de l’ordre ont un nouveau besoin en lance-grenades multicoups. »

Pour faire face à cette « situation de grande instabilité et aux hostilités rencontrées », un achat est prévu de six lanceurs pour un montant d’environ 100 000 €. Une commande légère qui montre que le système est encore en expérimentation. (...)

Made in France

Conçu et vendu par TR Equipement, entreprise française installée dans le Maine-et-Loire, le « système de masquage 56 mm » permet de tirer instantanément quatre grenades par série de trois. (...)

TR Equipement indique aussi que le lanceur est classé comme arme de catégorie A2 soit « matériels de guerre ». C’est la même entreprise qui a fourni pendant plus de dix ans les forces de l’ordre françaises en LBD avant de se faire doubler par Alsetex en 2019.