Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Off Investigation
Macron recadré par l’Association de la Presse Présidentielle
#Macron #journalisme #libertedinformer
Article mis en ligne le 28 octobre 2024
dernière modification le 26 octobre 2024

Une semaine après l’attaque frontale d’Emmanuel Macron contre le supposé « manque de professionnalisme » de journalistes qu’il a accusés d’avoir répandu une « rumeur » autour de ses propos sur la création de l’État d’Israël, l’Association de la Presse Présidentielle a appelé le chef de l’État à respecter le travail des professionnels de l’information.

« Jeudi dernier depuis Bruxelles, le président de la République a gravement mis en cause la déontologie de la presse entière en fustigeant la publication de propos qu’il a lui-même tenus et qu’il n’a d’ailleurs pas démentis […]. Mettre en cause le professionnalisme et l’éthique des journalistes, quand ils font honnêtement leur travail, afin de mettre la pression sur leurs sources nous semble une dérive dangereuse », a déclaré Thomas Despré, membre de l’association de la presse présidentielle (APP), lors du point presse faisant suite au Conseil des ministres du 23 octobre. (...)

« Il nous apparaît très grave que le président estime que ce qui n’est pas dans un communiqué ou un compte-rendu n’existe pas. Notre travail ne peut se résumer à reprendre les déclarations officielles. Il est aussi et surtout de permettre aux citoyens de savoir ce qu’il se passe une fois les micros coupés », a poursuivi le journaliste de l’APP, faisant alors valoir l’essence du métier attaqué par Emmanuel Macron : « Notre travail est de pouvoir enquêter librement sur les coulisses du pouvoir pour permettre à chacun de se faire une opinion. Cette liberté fondamentale en démocratie ne saurait être remise en cause au gré des tempêtes politiques. »

L’Association de la Presse Présidentielle le rappelle donc « avec fermeté » : « La définition du journalisme ne sera jamais une prérogative présidentielle. Et dans ces temps où les tentations populistes mettent à mal la liberté d’informer, notre association appelle à respecter le travail des journalistes. » (...)

Pour rappel, comme cela fut révélé par voie de presse à l’issue du Conseil des ministres du 15 octobre, le chef de l’Etat avait déclaré lors de ce rendez-vous hebdomadaire : « M. Netanyahou ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l’ONU. Par conséquent il ne devrait pas s’affranchir des décisions de l’ONU. » Mais, alors qu’elle avait immédiatement exaspéré les sphères pro-israéliennes en France, cette révélation a fait l’objet d’un rétropédalage d’Emmanuel Macron qui, en déplacement à Bruxelles le 17 octobre, avait dénoncé des « rumeurs » et critiqué un présumé « manque de professionnalisme » de la part des journalistes ayant rapporté les propos en question. (...)