
Reptiles écorchés vivants, poissons transpercés pour la pêche au vif… Certains partenaires des JO de Paris sont accusés par des associations de cruauté animale. Des actes bien éloignés des valeurs olympiques.
(...) « Aux dernières nouvelles, les Jeux olympiques sont censés représenter l’amitié, le respect et l’excellence ; et non la maltraitance, la torture et l’exploitation », a dénoncé l’association animaliste dans un communiqué du 24 juillet. Peta France reproche à la maison de haute couture — propriétaire des marques Louis Vuitton et Dior, entre autres — de continuer à vendre des accessoires fabriqués à partir de la peau d’animaux violemment abattus. (...)
Dès 2016, Peta Asie avait également révélé que des élevages vietnamiens, qui fourniraient là encore des marques du groupe LVMH, électrocutaient des crocodiles avant de les abattre en suivant une méthode particulière : les employés égorgeaient les reptiles à la lame, et enfonçaient une tige métallique dans leur colonne vertébrale, alors qu’ils continuaient de remuer. Un éleveur reconnaissait, en caméra cachée, qu’il lui arrivait même de les dépecer vivants. (...)
Tuer des crocos pour des chaussures
Malgré ces différentes révélations égrainées au fil des années, LVMH n’a jamais cessé de fabriquer et commercialiser des sacs à main, des portefeuilles ou encore des chaussures en peaux exotiques. Peta France a donc décidé de profiter des Jeux olympiques et paralympiques pour mettre la pression au groupe de luxe. (...)
Avant cela, Peta avait organisé le 25 juillet un happening lors d’une soirée où se trouvait le chanteur Pharrell Williams, également directeur créatif des collections masculines de Louis Vuitton ; un rassemblement sur la place de la République le 22 juillet ; une projection en marge d’un défilé de mode le 23 juin ; et des perturbations à Marseille, Bordeaux et Strasbourg, lors du parcours de la flamme olympique aux mois de mai et juin. Sollicité par Reporterre, LVMH n’a pas réagi à ces accusations.
Des poissons vivants vendus pour la pêche chez Decathlon (...)
« La pêche au vif est une technique méconnue qui consiste à utiliser un poisson vivant comme appât, pour attirer un poisson plus gros, un carnassier », explique Amandine Sanvisens, cofondatrice de PAZ. Après avoir été entassé avec des dizaines de congénères dans un aquarium — voire un seau — en magasin pendant plusieurs jours, le petit poisson est transpercé vivant par le pêcheur, d’un hameçon dans le dos ou la bouche. Malgré ses tentatives pour se débattre, il est ensuite jeté à l’eau avant de succomber à ses blessures ou de se faire dévorer. Une technique jugée cruelle par les activistes, et dangereuse par des chercheurs. Elle provoquerait la diffusion de virus et la propagation d’espèces exotiques envahissantes. (...)
Selon les calculs de PAZ, environ un tiers des magasins Decathlon en France vendent des poissons vivants. Certaines boutiques ont arrêté ces derniers mois, après avoir été visées par des pétitions d’activistes, de clients et de riverains — comme à Carcassonne et Reims. Bien que l’association animaliste s’en réjouisse, elle réclame une décision nationale, au lieu d’une multitude de situations au cas par cas. (...)
L’association profite donc du fait que les yeux soient rivés sur la compétition sportive pour faire pression sur Decathlon. PAZ a organisé une action de tractage à Saint-Étienne, le 24 juillet, pendant un match de football opposant le Maroc à l’Argentine. Résultat : des supporters sensibilisés… et des militants verbalisés. « Selon un policier, l’organisation des Jeux s’est plainte », rapporte Amandine Sanvisens. (...)
Au-delà des sponsors, les associations aimeraient que ces Jeux soient une vitrine pour la défense des droits des animaux. C’est cependant loin d’être le cas, entre les épreuves d’équitation qui continuent de faire polémique, et même les menus servis. L’association britannique Animal Equality a par exemple lancé une campagne pour dénoncer les repas des invités VIP incluant du foie gras.
Malgré la venue des activistes jusqu’à Paris, « les organisateurs des Jeux nous ont entièrement ignorés », dénonce Abigail Penny, directrice de l’association. Il y a encore beaucoup de chemin à faire pour que ces Jeux soient aussi « verts » et « responsables » que promis.