
Dans un récent rapport, la Chambre régionale des comptes critiquait l’encombrement des urgences en Gironde, avec un temps moyen de passage dépassant les 5h30, et pouvant flirter avec les 10h dans certains hôpitaux.
« Or, il est avéré qu’une attente élevée entraine une dégradation de la prise en charge et peut
être source d’incompréhension de la part des patients », pointait la Chambre, soulignant que la pénurie de personnel médical était « à la fois cause et conséquence des difficultés rencontrées ». (...)
« À partir du moment où les services d’urgences peinent à recruter, c’est un cercle vicieux qui s’instaure car les conditions de travail sont dégradées, ce qui rend les postes encore moins attractifs », notait le rapport.
A l’été 2022, ces problèmes avaient contraint les hôpitaux à filtrer les entrées aux urgences, voire à les fermer fréquemment. La création d’une fédération médicale inter hospitalière de médecine d’urgence, officialisée ce mardi 30 septembre à Bordeaux par l’ensemble des centres hospitaliers publics de Gironde – Arcachon, Bordeaux, Blaye, Langon, Libourne/Sainte-Foy-la-Grande –, doit garantir une réelle continuité des soins.
« S’entraider en cas de coup dur »
« C’est la réponse la plus déterminante qu’on pouvait apporter », aux observations de la Chambre, estime Vincent-Nicolas Delpech, directeur du CHU de Bordeaux (...)
Cette alliance, première du genre dans le département, vise en effet à pallier les problèmes d’effectifs, responsables de l’engorgement des services. Il y a 3 ans, il manquait 60 postes, soit 40% du personnel médical des urgences de Gironde (environ 150 médecins urgentistes). Aujourd’hui, une dizaine de postes seraient encore à pourvoir, dont 2 au CHU de Bordeaux et 3 à Langon.
Avec la FMIH, « les ressources humaines vont partager leurs plannings, ce qui permettra en cas de coup dur de s’entraider et de suppléer des absences », selon Thomas Mesnier, responsable du pôle SAMU-urgences du CHU de Bordeaux. (...)
Séduire les jeunes médecins
« La Fédération va d’une part renforcer la dynamique territoriale et faciliter l’organisation de soutiens ponctuels entre services, et d’autre part contribuer à l’attractivité des services d’urgence et à la conservation du personnel », poursuit le directeur du CHU de Bordeaux. Et ce grâce à la création de postes partagés, tels que les recrutements en novembre de deux médecins sur un temps réparti à 50/50 entre Bordeaux et Langon. (...)
Pour l’heure, cette fédération va opérer à moyens constants. Mais ses animateurs envisagent de solliciter l’Agence régionale de santé pour obtenir un soutien financier. Les hôpitaux pourraient par ailleurs étendre la méthode à d’autres services.