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le référendum est-il une solution à tout ?
Article mis en ligne le 11 juillet 2016
dernière modification le 8 juillet 2016

Référendum en Grande-Bretagne, référendum en Loire-Atlantique. Démocratie ? Plébiscite ? Populisme ? Les résultats en Loire-Atlantique ne sont pas satisfaisants pour la plupart d’entre nous ; les arguments en faveur du « Brexit » ont surtout été orchestrés par ceux qui ont usé et abusé de la xénophobie. D’un autre côté, pour discréditer le peuple (surtout quand il « vote mal »), on dénigre le « populisme », comme si c’est de peuple qu’il fallait changer là où les dirigeants ont fait faillite. Il est même des cas où quand ce peuple vote « mal » (ou peu), on supprime les élections au profit de la désignation, comme en France avec la réforme des conseils de prud’hommes.

Tout référendum est-il démocratique ? Non, loin de là. Il y a d’abord le « référendum plébiscite » qui permet à un « homme providentiel » (Napoléon III, de Gaulle) d’asseoir son pouvoir en mettant en jeu non la question officiellement posée mais son propre statut. Il y a ensuite les conditions de préparation du référendum et ses contours.

Prenons l’exemple des référendum sur les traités européens, Maastricht ou le traité constitutionnel de 2005. Le débat a véritablement eu lieu dans l’ensemble du pays dans les deux cas de figure. Simplement, les élites dirigeantes ont nié le résultat qui ne leur convenait pas (le « non » de 2005) en méprisant celles et ceux qui ont voté non (accusés d’avoir voté par « passion », affectivité, réaction, alors que les partisans du « oui » ont agi par « raison »). Enfin, elles ont signé les traités malgré la volonté générale. (...)
Sur le référendum de Notre-Dame des Landes, ce sont les habitants de Loire-Atlantique qui ont voté. Mais qui en a décidé ainsi ? L’aéroport projeté est d’intérêt immédiatement local, quasiment de voisinage (et non du département), autant que national puisque depuis des années, c’est à ce niveau que se sont menés les débats… et les combats. Et qui a décidé de la formulation des questions ? Qu’en est-il de possibilités de présenter des projets différents ? En réalité, la démocratie ne se limite pas à l’exercice référendaire mais à l’existence de débats, d’élaborations de projets pouvant être proposés par divers regroupements, avec concertation, confrontations au sein d’assemblées en préalable à la consultation générale de ratification ou de rejet.

Mais évidemment, tout ceci suppose un autre fonctionnement de la société, et d’autres institutions tant à l’échelon local qu’à l’échelle européenne.