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L’obs
le maire de Palerme : "Il faut supprimer le permis de séjour comme on a supprimé la peine de mort"
Article mis en ligne le 14 juin 2018

Fidèle à la tradition d’accueil de sa ville, le maire de Palerme s’est proposé d’accueillir l’"Aquarius" et ses 629 migrants. Un anti-Salvini.

Leoluca Orlando, 70 ans, est un maire un peu spécial. Réélu en juin 2016 avec 70% des suffrages, il effectue actuellement son quatrième mandat à la mairie de Palerme. Joli record. Mais l’édile veut aller encore plus loin. Il compte faire de sa ville, proclamée cette année capitale culturelle de l’Italie et qui compte près d’un million d’habitants et 80.000 immigrés réguliers, la capitale de la tolérance.

En l’an mille, Palerme ne comptait pas moins de... 300 mosquées. C’était au temps de l’occupation musulmane de l’île mais aujourd’hui, mosquées et synagogues vivent côte à côte dans un respect mutuel, tout en entretenant de bons rapports avec le catholicisme. Un multiculturalisme religieux qui fait la fierté de Leoluca Orlando, soucieux de ne pas instrumentaliser la polémique en cours entre la France et l’Italie. Interview. (...)

Nous avions élaboré en 2015 une "Charte de Palerme" qui allait dans le sens de l’accueil, et qui est aujourd’hui partagée par les maires de Naples, Reggio de Calabre, Trapani et l’ex-maire de Messine – en somme, par les principales villes du Mezzogiorno italien. C’est notre réponse à l’injustice et à l’incompréhension. Nous sommes convaincus que les migrants sont une ressource et pas un problème (...)

Cette situation est l’occasion de défendre les droits de tous les êtres humains à se déplacer et à vivre dans le lieu qui leur convient. (...)

Cette situation est l’occasion de défendre les droits de tous les êtres humains à se déplacer et à vivre dans le lieu qui leur convient. J’ai reçu ce matin la lettre d’une jeune handicapée palermitaine qui se déplace en chaise roulante et qui me dit : "Depuis que je me bats aux cotés des migrants, je me sens moins seule, j’ai trouvé ma voie."

Quand on me demande "combien d’immigrés à Palerme ?", j’ai envie de répondre : "Aucun, car nous sommes tous des Palermitains, eux et nous." Ceci dit, lorsque je suis arrivé à la mairie en 2011, le nombre de régularisations était de l’ordre de 8 par an. Aujourd’hui nous sommes à 700 ou 800...

Dans notre Charte signée par les principaux maires du sud, nous demandons l’abolition pure et simple du permis de séjour. Il faut le supprimer, comme on a supprimé la peine de mort. (...)