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Libération
Le gouvernement veut délaisser les énergies renouvelables électriques au profit du nucléaire
#nucleaire #energiesrenouvelables #France #UE
Article mis en ligne le 10 janvier 2024
dernière modification le 9 janvier 2024

Dans son avant-projet de loi, le gouvernement compte supprimer les objectifs chiffrés de développement des énergies renouvelables électriques qui existaient jusqu’ici dans le code de l’énergie, pour mieux consacrer le tout-nucléaire.

C’est une petite bombe qui confirme l’amour inconditionnel que porte l’exécutif au nucléaire, devenu l’alpha et l’oméga de la politique énergétique française. Dans l’avant-projet de loi « relatif à la souveraineté énergétique » soumis ces derniers jours au Conseil national de la transition écologique (CNTE) et au Conseil économique social et environnemental (Cese), le gouvernement supprime tout objectif chiffré de développement des énergies renouvelables électriques (solaire photovoltaïque et éolien en particulier). (...)

Gaz à effet de serre : de « réduire » à « tendre vers une réduction » (...)

Sans doute peu confiant dans la capacité de l’atome à diminuer la dépendance du pays aux hydrocarbures, l’exécutif affaiblit aussi l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre inscrit dans le code de l’énergie : il ne s’agirait désormais plus de « réduire » mais de « tendre vers une réduction de » ces émissions. Soit une vague obligation de moyens et non de résultats.

A la veille des élections européennes de juin 2024, le gouvernement souhaite ainsi certainement imposer sa vision d’une « électricité décarbonée » majoritairement constituée de nucléaire, en lieu et place de l’objectif d’une « électricité renouvelable » défendu jusqu’ici par l’Union européenne. Un mantra pronucléaire sans cesse répété par Emmanuel Macron et ses ministres (...)

Le discours politique à propos de ce texte, lui, est différent et n’assume pas vraiment. « La position favorable à l’accélération des énergies renouvelables du gouvernement est sans ambiguïté. La première loi consacrée à l’énergie était précisément sur cet objet. Et les résultats sont là puisque la production de solaire et d’éolien a largement crû en un an », a écrit à Libération le cabinet de la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, en réaction à la publication de notre article (...)

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Dimanche matin, dans un entretien à la Tribune dimanche, la ministre a consacré l’essentiel de ses propos à l’atome, expliquant qu’il « faut du nucléaire au-delà des six premiers EPR, puisque le parc historique ne sera pas éternel » et que, dans l’avant-projet de loi, « il s’agit d’engager, après 2026, « des constructions supplémentaires représentant 13 gigawatts ». Ce qui correspond bien à la puissance de huit EPR ».

Le texte, ajoute-t-elle, « rompt avec la précédente loi de programmation, qui réduisait à 50 % la part du nucléaire dans le mix électrique d’ici à 2025 ». La ministre n’exclut pas d’aller encore plus loin, qualifiant de « bon objet de discussion avec les parlementaires » un objectif au-delà de quatorze EPR.

L’idée est donc bien de faire la part belle au nucléaire, avec des objectifs chiffrés précis. Pourquoi ne pas faire de même avec les énergies renouvelables ? Etrangement, si pour le gouvernement l’objectif sur le nucléaire doit figurer dans la loi, il n’en va pas de même pour celui sur les renouvelables. (...)