
C’est une nouvelle victoire pour les opposants aux mégabassines. Le réservoir de Priaires, sur la commune de Val-du-Mignon, dans les Deux-Sèvres, voit ses travaux suspendus, ce lundi, par le tribunal administratif de Poitiers.
Et une de plus. Après les quinze projets de mégabassine de Nouvelle-Aquitaine annulés par le tribunal administratif de Poitiers début octobre, c’est la mégabassine de Priaires, sur la commune de Val-de-Mignon, dans les Deux-Sèvres, qui est compromise.
Ce lundi 30 octobre, le même tribunal a suspendu le permis de construire qui avait été accordé le 4 août dernier à la Coop de l’eau 79. Cette société, qui regroupe exploitantes et exploitants irrigants des Deux-Sèvres, est à l’origine de plusieurs de ces réservoirs d’eau, qui pompent l’hiver dans les nappes phréatiques, pour arroser des cultures pendant l’été.
D’une capacité de 160 000 m³, soit l’équivalent de 64 piscines olympiques, la mégabassine de Priaires devait entrer en service dès 2024. Les premières tractopelles avaient inauguré le chantier le 28 août, le cratère était déjà creusé. La justice administrative a donc dit stop. (...)
À la différence du précédent dossier, où les décisions étaient liées au surdimensionnement des réservoirs et à leur inadaptation au dérèglement climatique, le motif de la suspension, cette fois, ne relève pas de considérations écologiques. La raison se trouve dans un conflit d’intérêts (...)
L’Association de protection, d’information et d’étude de l’eau et de son environnement est par ailleurs à l’origine, avec d’autres, d’un recours contre un ensemble de seize mégabassines – dont celle de Priaires – qui sera prochainement jugé par la cour administrative d’appel de Bordeaux.
« Le juge a simplement relevé que la procédure de délégation n’était pas conforme », a réagi le président de la Coop de l’eau 79, l’agriculteur Thierry Boudaud, dans un communiqué. « Sur le fond, le dossier n’est pas invalidé. Le projet de création d’une réserve à Priaires n’est donc pas remis en cause. Nous reprendrons le cours du chantier lorsque le processus de délégation aura été régularisé. »