
La politique allemande est longtemps restée silencieuse sur le cas du fondateur de Wikileaks, Julian Assange. Mais le chancelier allemand Olaf Scholz a pris position dans cette affaire et s’est prononcé contre une extradition vers les Etats-Unis.
Pas de garanties
Lors de la visite d’une école à Sindelfingen, Scholz avait déclaré à propos d’Assange qu’il serait "bon que les tribunaux britanniques lui accordent la protection nécessaire, car il doit s’attendre à des poursuites aux Etats-Unis, compte tenu du fait qu’il a révélé des secrets d’Etat américains".
Le bras de fer autour du sort de l’Australien dure maintenant depuis de nombreuses années. Les Etats-Unis veulent toujours le traduire en justice pour son rôle dans diverses fuites de documents secrets. Le traitement réservé à Assange déterminera en fin de compte si l’on prend au sérieux la liberté de la presse et la protection des informateurs.
Scholz a expliqué que les représentants des Etats-Unis n’avaient pas pu garantir aux juges britanniques, lors de la dernière audience, que la sanction éventuelle d’Assange se situait dans un cadre acceptable du point de vue de la Grande-Bretagne. Par conséquent, une extradition n’est pas appropriée de son point de vue. Malgré l’amitié de Biden
La prise de position du chancelier a été saluée par la Fédération allemande des journalistes (DJV). "Le sort de Julian Assange est enfin arrivé à la tête du gouvernement", a déclaré Mika Beuster, président de la DJV. Selon lui, cela est d’autant plus remarquable au vu des relations harmonieuses du chancelier avec le président américain Joe Biden.
Le président de la DJV rappelle dans ce contexte que la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock s’était engagée avec véhémence pour la libération d’Assange pendant la campagne électorale de 2021. Mais depuis, malgré divers appels, aucune déclaration publique n’a été faite sur le sujet. "C’est d’autant mieux que le chef du gouvernement se soit maintenant clairement positionné", a déclaré Beuster.