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Santé-Environnement-Politique/ jscheffer81 Cardiologue
« Le cancer est, au moins partiellement, une maladie politique »
#cancerdusein #France
Article mis en ligne le 10 mai 2025
dernière modification le 8 mai 2025

Ne mettre en avant que les comportements individuels (tabac, alcool…), la génétique et le dépistage face à des cas de cancers plus nombreux occulte les causes structurelles de la maladie observe dans sa chronique Stéphane Foucart, journaliste au « Monde ». (...)

Selon les données les plus récentes (2022) de l’Organisation mondiale de la santé, l’incidence du cancer du sein est plus élevée en France que partout ailleurs dans le monde. Nous sommes sur la plus haute marche d’un funeste podium. Dans un pays où l’on s’intéresse tant aux classements et aux médailles, il est étonnant que cette information n’ait pas été plus relayée à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le cancer, le 4 février, où il a surtout été question de nouveaux traitements, du dépistage, des miracles à venir de l’intelligence artificielle, et de toute une variété d’autres choses qui ont généralement contourné la seule question vraiment intéressante : pourquoi ?

Pourquoi – même après correction des effets de l’âge – une Française a-t-elle un risque de cancer du sein supérieur à toutes les autres femmes de la planète ? (...)

la mortalité par cancer du sein reste, en France, au-dessus de la plupart des pays comparables d’Europe occidentale. (...)

En France et ailleurs, la fréquence de ce cancer augmente à peu près continûment, en particulier chez les jeunes. (...)

le risque « réel » de contracter cette pathologie a donc augmenté de plus de 50 % en trois décennies. (...)

Le cancer est une maladie politique, en ce sens qu’il est, ne serait-ce que partiellement, le fruit de ces choix. Adopter des réglementations laxistes, laisser les industriels évaluer leurs propres produits, permettre en connaissance de cause la dissémination de substances cancérogènes pour flatter les capitaines d’industrie, miser sur la découverte de traitements miracles plutôt que sur la prévention, entraver l’information des consommateurs : tout cela n’est pas une fatalité, c’est de la politique. (...)