Plusieurs députés expriment à haute voix leur malaise au sujet du dispositif annoncé par Gabriel Attal. (...)
« Le gouvernement devra avoir une explication en transparence avec nous. On est d’accord pour inciter au retour à l’emploi ; on est d’accord pour la contracyclicité, adapter en fonction de la conjoncture. Mais pas pour précariser les chômeurs. Ce n’est pas notre philosophie, et ce n’est pas comme ça qu’on fera avancer les choses », prévient Sacha Houlié dans Le Parisien ce samedi 30 mars, quand son collègue de Paris, Gilles Le Gendre, sort aussi les griffes. (...)
« Prise dans l’urgence et au risque d’enfoncer un nouveau coin dans le dialogue social, cette énième réforme vise un objectif strictement financier. La motivation du plein-emploi est un alibi pour lui donner un semblant de vertu », dénonce-t-il auprès du même quotidien. (...)
Astrid Panosyan-Bouvet a elle aussi mené la charge. Alors que le Premier ministre estime que la réduction de la durée d’indemnisation incitera à la reprise d’activité, ce qui générera des recettes supplémentaires pour les caisses de l’État, l’élue de Paris bat en brèche ce calcul. (...)
Dans Le Figaro le 28 mars, Astrid Panosyan-Bouvet a cosigné une tribune avec un député socialiste, Dominique Potier, et un autre LR, Stéphane Viry. Les trois, tous membres de la commission des Affaires sociales, appellent le gouvernement à revoir sa copie. « Les propositions avancées par le gouvernement ressemblent davantage à une mesure d’urgence pour répondre à la situation financière et à la remontée marginale du chômage qu’à une vraie ambition », taclent les signataires.
Maud Bregeon temporise
Des réserves qui sont bien entendues, à en croire Maud Bregeon, députée des Hauts-de-Seine et porte-parole de Renaissance. « Sacha Houlié a raison, précariser les chômeurs n’est pas notre philosophie, et ne doit être notre philosophie », a-t-elle déminé sur France inter ce samedi 30 mars, tout en martelant l’argument gouvernemental, consistant à défendre « un système plus incitatif ».
Soit précisément le postulat que contestent plusieurs élus Renaissance, dont certains s’inquiètent déjà du signal envoyé par cette annonce en pleine campagne des européennes. Qui plus est dans un contexte où le candidat socialiste Raphaël Glucksmann attire dans les sondages les électeurs du centre de gauche déçus par la droitisation de l’exécutif, après la réforme des retraites et loi immigration (...)