
L’Ocean Viking patrouillant essentiellement au large de la Libye, la majorité des personnes secourues tentent de fuir ce pays, mais il arrive que des personnes au départ de la Tunisie, voire de la Turquie, soient également secourues. Néanmoins, peu d’entre elles sont originaires de l’un de ces pays.
Depuis 2016, SOS MEDITERRANEE a recensé une cinquantaine de nationalités à bord, dont 31 en 2024. Nombre d’entre elles fuyaient un pays en conflit.
Parmi les 1 948 personnes secourues par l’Ocean Viking en 2024, sur 31 nationalités différentes, les plus représentées étaient la Syrie (518 ressortissant.e.s) – soit près du tiers des personnes rescapées -, le Bangladesh (343), l’Érythrée (197), le Pakistan (175) et l’Éthiopie (138). D’une année à l’autre, ces chiffres évoluent, notamment en fonction de l’intensification des conflits dans certaines régions du monde, et des crises humanitaires ou économiques. (...)
Les cinq pays les plus représentés en 2024 sont tous marqués par des conflits et par diverses formes d’oppression à l’encontre des populations civiles. Quelle que soit leur origine, nombreuses sont les personnes, à bord de l’Ocean Viking, qui ont demandé à témoigner de leur départ en raison de la guerre, de la violence et de la faim qui ravagent leur pays, ainsi que des parcours périlleux qu’elles ont dû emprunter pour survivre. Nombre d’entre elles avaient passé des mois, voire des années, sur ces routes avant d’atteindre la Libye ou la Tunisie, pays qu’elles ont finalement fui par la mer.
Ainsi, les personnes originaires de Syrie, pays marqué par la guerre qui a fait des millions de déplacé.e.s, représentent depuis de nombreuses années une proportion importante des rescapé.e.s. Bien que le régime en place soit tombé en décembre 2024, plusieurs sont encore sur les routes de l’exil et continuent d’arriver par la mer. (...)
Quant au Bangladesh, pays qui compte près d’un million de personnes réfugiées rohingyas en provenance du Myanmar1, il est également rongé par la pauvreté et une violence politique prégnante envers les opposant.e.s au régime2, en plus d’être aux prises avec des catastrophes naturelles récurrentes3. (...)
Libanais, Palestiniens, Érythréens, Nigériens, Soudanais… En 2025, l’Ocean Viking continue de voir à son bord d’autres personnes jetées sur les routes de l’exil du fait des conflits dans leur pays d’origine. Lors de sa mission début juillet, nos équipes ont secouru une embarcation avec à son bord une majorité de Soudanais, pays où plus de 12 millions de personnes ont été déplacées depuis 2023. On doit toutefois noter que les personnes à bord de l’Ocean Viking ne sont pas forcément représentatives de l’ensemble de celles qui tentent la traversée.
Personnes singulières, histoires multiples (...)
Parmi les 1 948 personnes secourues par l’Ocean Viking en 2024, 8% étaient des femmes (152), contre une moyenne de 14% depuis 2016. Plusieurs voyageaient avec de jeunes enfants. 8% des femmes secourues ayant passé un test de grossesse étaient enceintes. Selon un rapport publié par l’ONU en 2024, 90 % des femmes qui traversent la Méditerranée sont victimes de viol4 pendant leur parcours migratoire. Des traumatismes psychiques et physiques, des maladies transmises sexuellement et des grossesses non désirées sont autant de conséquences de ces violences.
En 2024, une personne sur cinq secourues par l’Ocean Viking avait moins de 18 ans, la plupart voyageant sans famille ni tuteur.trice. Les enfants et adolescent.e.s voyageant seul.e.s comptent parmi les plus vulnérables des personnes secourues en mer . (...)