Depuis vendredi 26 décembre, les forces de police colombiennes peuvent utiliser des drones pour asperger les champs de coca dans le département du Cauca, là où, selon les autorités, des groupes armés illégaux forcent les communautés à cultiver cette plante. Cet herbicide, très efficace car il détruit rapidement la feuille de coca, avait été suspendu en 2015 sur recommandation du ministère de la Santé, en raison des risques pour la santé humaine et de la contamination des sources d’eau. Ce retour inattendu suscite interrogations et inquiétudes.
La nouvelle mesure prévoit que les drones voleront à une altitude maximale de 1,5 m au-dessus des plants de coca et procéderont à une pulvérisation contrôlée afin d’éviter que le produit chimique n’affecte les populations riveraines ou les écosystèmes, a souligné le ministre de la Justice par intérim Andrés Idárraga lors d’une conférence de presse.
Le président Gustavo Petro a longtemps critiqué l’usage du glyphosate lorsqu’il était sénateur, notamment à cause des risques pour la santé, rappelle notre correspondante à Medellin, Najet Benrabaa. Alors Andrés Idarraga a bien précisé que cette mesure n’impliquait pas le retour de la fumigation aérienne par avion. « Il s’agit d’une fumigation terrestre contrôlée. Elle sera réalisée dans les zones où les groupes armés forcent les agriculteurs et les communautés à cultiver des feuilles de coca », explique-t-il.
L’épandage aura lieu dans les fiefs du trafic de drogue où les organisations armées « contraignent les agriculteurs à cultiver des feuilles de coca », ajoute le ministre. Il a assuré que toutes les procédures nécessaires sont en cours afin que « la Police nationale puisse commencer ces opérations dans le pays au plus tard jeudi ou vendredi ».
Un herbicide dangereux pour la santé (...)
L’ancien président Iván Duque (2018-2022) a bien tenté de reprendre l’épandage par avion, mais la Cour constitutionnelle l’en a empêché en se prononçant en faveur des communautés paysannes, afro-colombiennes et autochtones qui avaient intenté des poursuites. Des habitants s’opposent au glyphosate pour des raisons de santé et parce qu’il détruit les cultures légales. Ils ont également signalé des malformations congénitales suite aux épandages. (...)
Le pays sud-américain avait suspendu en 2015 l’épandage de glyphosate par avion, en raison des risques pour la santé humaine et les ressources en eau, conformément à une recommandation du ministère de la Santé et à une décision de justice.
L’ancien président Iván Duque (2018-2022) a bien tenté de reprendre l’épandage par avion, mais la Cour constitutionnelle l’en a empêché en se prononçant en faveur des communautés paysannes, afro-colombiennes et autochtones qui avaient intenté des poursuites. Des habitants s’opposent au glyphosate pour des raisons de santé et parce qu’il détruit les cultures légales. Ils ont également signalé des malformations congénitales suite aux épandages.