
L’Allemagne ne reconnaît pas le gouvernement taliban, qui a pris le contrôle de l’Afghanistan en 2021, et n’entretient pas de relations diplomatiques officielles avec Kaboul.
L’Allemagne souhaite négocier un accord direct avec les talibans pour reprendre l’expulsion de ressortissants afghans, notamment ceux qui sont condamnés, selon le ministre de l’intérieur Alexander Dobrindt.
"Mon idée est de conclure des accords directement avec l’Afghanistan pour permettre les rapatriements", a-t-il déclaré lors d’une interview accordée jeudi à l’hebdomadaire d’information Focus.
"Nous avons toujours besoin de tierces parties pour mener des discussions avec l’Afghanistan. Cela ne peut pas rester une solution permanente."
En août, l’Allemagne a recommencé à expulser en Afghanistan des ressortissants afghans condamnés, après avoir suspendu les expulsions à la suite du retour au pouvoir des talibans en 2021.
Berlin a déclaré que ces vols avaient été facilités par le soutien de "partenaires régionaux clés". Mais aujourd’hui, l’Allemagne veut le faire directement en coopération avec le régime des talibans.
Le ministre allemand de l’Intérieur Alexander Dobrindt arrive pour une réunion du cabinet à la chancellerie à Berlin, 2 juillet, 2025 (...)
Dans l’interview de jeudi, Alexander Dobrindt a déclaré que Berlin était également en contact avec Damas afin de parvenir à un accord sur l’expulsion des migrants syriens condamnés pour des délits en Allemagne.
Dobrindt représente l’Union chrétienne-sociale (CSU), le parti bavarois frère de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) du chancelier Friedrich Merz.
Friedrich Merz s’est engagé à expulser des personnes vers la Syrie et l’Afghanistan, ainsi qu’à mettre fin aux programmes d’admission des réfugiés pour les anciens employés locaux des agences allemandes dans ces deux pays.
Ces programmes d’admission ont été mis en place après la prise de pouvoir par les Talibans, qui aurait constitué une menace directe pour leur vie en raison d’éventuelles représailles.
Les Nations unies s’opposent aux "retours forcés" en Afghanistan (...)
Vendredi, les Nations unies ont critiqué les plans visant à conclure un accord avec les talibans pour renvoyer les migrants en Afghanistan.
Ravina Shamdasani, porte-parole du Bureau des droits de l’homme des Nations unies, a déclaré à la presse à Genève qu’il n’était "pas approprié de renvoyer des personnes en Afghanistan".
"Nous avons constaté des violations persistantes des droits de l’homme en Afghanistan", a-t-elle ajouté, soulignant les restrictions sévères imposées aux droits des femmes et les exécutions.
Arafat Jamal, de l’agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à Kaboul, a déclaré que son organisation avait toujours un "avis de non-retour" en place pour l’Afghanistan. (...)
Vendredi, la Russie est devenue le premier pays au monde à reconnaître officiellement le gouvernement taliban et à établir des liens diplomatiques complets avec Kaboul.
Le ministre afghan des Affaires étrangères, Amir Khan Muttaqi, a déclaré qu’il espérait que cette décision servirait d’exemple à d’autres pays, mais elle a été critiquée par des personnalités de l’opposition et des groupes de défense des droits de l’homme.