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L’accord migratoire entre l’Italie et l’Albanie validé par les députés italiens
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Article mis en ligne le 26 janvier 2024
dernière modification le 25 janvier 2024

Les députés italiens ont adopté, mercredi 24 janvier, l’accord avec l’Albanie prévoyant l’ouverture par Rome sur le territoire albanais de deux grands centres d’accueil pour les migrants, faisant fi des critiques d’ONG, d’institutions internationales et de l’opposition.

L’accord a été adopté par 155 voix pour et 115 contre, avec deux abstentions. Le Sénat, où la coalition ultraconservatrice au pouvoir de Giorgia Meloni dispose d’une large majorité parlementaire, devrait l’approuver sans difficulté. Le texte signé en novembre entre Rome et Tirana prévoit la mise en place de deux centres d’accueil dans le port de Shëngjin, dans le nord de l’Albanie : un servant à l’enregistrement des demandeurs d’asile et un autre, dans la même région, où les migrants seront logés dans l’attente d’une réponse à leur demande d’asile.

Ces deux centres qui seront gérés par Rome, sur le territoire d’un pays qui ne fait pas partie de l’Union européenne (UE), pourront accueillir jusqu’à 3 000 migrants arrivés en Italie par voie maritime. Face au recours déposé par l’opposition à Tirana, qui estime que ce document "viole la Constitution albanaise et renonce à la souveraineté du territoire de l’Albanie", la Cour constitutionnelle albanaise a suspendu la ratification de l’accord et doit rendre sa décision au plus tard le 6 mars. (...)

L’ONG International Rescue Committee (IRC) a fustigé un accord "déshumanisant", tandis qu’Amnesty International a déploré une "proposition irréalisable, nuisible et illégale". Toutefois, l’Union européenne a exprimé son intérêt pour l’accord, soulignant que les centres seront gérés en vertu du droit italien et non du droit albanais.

Giorgia Meloni a déclaré que les mineurs, les femmes enceintes et les "personnes vulnérables" ne seront pas envoyés dans ces centres en Albanie, mais Amnesty souligne que cela ne figure pas dans le texte de la loi italienne ratifiant l’accord. En novembre, l’agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR) avait appelé au "respect du droit international relatif aux réfugiés" après la signature de cet accord.

Le Conseil de l’Europe avait indiqué, lui aussi, en novembre, que ce "régime d’asile extraterritorial se caractérise par de nombreuses ambiguïtés légales" (...)