
A deux mois de l’ouverture des Jeux Olympiques, le collectif le revers de la médaille publie aujourd’hui son rapport “1 an de nettoyage social avant les JOP Paris 2024”. Le rapport, qui s’appuie sur des données chiffrées et documentées, met en lumière l’intensification des opérations de nettoyage social en France à l’approche des Jeux. Le collectif appelle l’Etat à un sursaut pour organiser en urgence un dispositif massif d’hébergement des personnes sans-abri.
Depuis 8 mois, la centaine d’associations rassemblées au sein du collectif le revers de la médaille alertent sur la nette augmentation des expulsions et opérations de nettoyage social constatées sur le terrain à l’approche des JO, ce que l’Etat continue de démentir. Pourtant, avec son rapport “Circulez, y’a rien à voir : 1 an de nettoyage social avant les JOP” publié aujourd’hui, le collectif oppose des chiffres concrets à l’opacité gouvernementale.
Les expulsions ont augmenté de 38% depuis deux ans (...)
Alors que des logiques d’action publique excluantes sont à l’œuvre depuis plusieurs années, certains indicateurs laissent penser que les JOP agissent comme un accélérateur de ces dispersions et éloignements. Il semblerait donc que ces jeux représentent un effet d’opportunité pour l’Etat afin d’accroître l’invisibilisation des personnes les plus précaires de la capitale et de sa région. (...)
Des centaines de clean tags et 3 000 affiches dans Paris pour appeler à un sursaut.
Par une nouvelle action coup de poing dans les rues de l’agglomération parisienne dimanche 2 juin au soir, le collectif a souhaité à nouveau attirer l’attention des pouvoirs publics sur les conséquences catastrophiques des opérations de nettoyage social en cours avant les JOP Paris 2024 sur les personnes précarisées. 200 bénévoles ont sillonné les rues de la capitale pour une campagne d’affichage d’ampleur. Afin de sensibiliser l’opinion publique, 3 000 affiches ont été posées et 300 clean tags réalisés.
A moins de 60 jours de la cérémonie d’ouverture, il n’est pas trop tard pour agir. Le collectif appelle les pouvoirs publics à un sursaut, en particulier pour la prise en charge des personnes sans-abri dans les dispositifs d’hébergement d’urgence. La Ville de Paris indique avoir identifié la possibilité d’héberger et de prendre en charge 1 000 personnes dans un ensemble de bâtiments vacants, tout en réclamant que l’Etat lui en laisse la possibilité et prenne de son côté en charge 2 000 personnes dans des dispositifs similaires.
Par ailleurs, le collectif communiquera ce rapport à la Défenseure des Droits en France, au Comité Européen des Droits Sociaux ainsi qu’au rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à un logement convenable, en vue de saisine de ces instances pour manquement de la France aux droits humains fondamentaux. (...)