
À 25 ans, Cindy Ngamba est entrée dans l’histoire de la boxe et des Jeux olympiques. Malgré sa défaite en demi-finale des -75 kg, la boxeuse d’origine camerounaise a remporté une médaille de bronze pour l’équipe des réfugiés, la toute première pour cette équipe depuis sa création.
(...) Il s’agit d’une première médaille historique pour l’équipe des réfugiés pour laquelle elle concourt. "Cela représente tellement pour moi d’être la première réfugiée à gagner une médaille", avait commenté Ngamba après sa victoire à l’unanimité des cinq arbitres en quarts de finale contre la Française Davina Michel.
"Continuez à travailler dur, à croire en vous, vous pouvez atteindre ce que vous décidez", a exhorté Cindy Winner Djankeu Ngamba, 25 ans, à l’adresse des réfugiés, après sa victoire. (...)
Réfugiée au Royaume-Uni
Née en 1998 à Douala, au Cameroun, elle n’a que 9 ans lorsqu’elle arrive avec son frère et sa mère en France. Deux ans plus tard, faute de moyens pour subvenir à leurs besoins, la mère décide d’envoyer ses deux enfants en Angleterre pour qu’ils rejoignent leur père.
La jeune fille ne parle pas la langue et s’habitue peu au climat. En surpoids, elle est victime de harcèlement scolaire. "Quand je vivais au Cameroun, j’étais une enfant extravertie, pétillante et tout. Mais quand je suis arrivée en Angleterre, j’ai voulu devenir plus introvertie, je voulais me protéger, sûrement à cause de la barrière de la langue", a-t-elle ainsi relaté auprès de l’AFP.
Elle se met alors au sport, encouragée par son frère, et intègre à 15 ans un club de boxe. (...)
Alors qu’elle connait ses premiers succès sportifs, Cindy Ngamba obtient le statut de réfugiée au Royaume-Uni, en raison de son orientation sexuelle et de la répression de l’homosexualité dans son pays de naissance.
À la suite de ses performances, la fédération britannique souhaite la voir représenter la Grande-Bretagne à l’international, mais ses démarches sont infructueuses. Si elle s’entraîne régulièrement avec l’équipe britannique - elle est d’ailleurs accompagnée d’un membre de la délégation Team GB - elle n’a pu concourir aux JO sous les couleurs de l’Union Jack faute d’avoir obtenu la nationalité britannique.
C’est donc sous les couleurs de l’équipe des réfugiés qu’elle brille à Paris. (...)
À Paris, 36 athlètes - 23 hommes et 13 femmes - venus de 11 pays composent l’équipe olympique des réfugiés, originaires d’Afghanistan, de Syrie, d’Iran, du Soudan, du Soudan du Sud, de RD Congo, d’Érythrée, d’Éthiopie, du Cameroun, de Cuba et du Venezuela.
Lors de la cérémonie d’ouverture des JO, le 26 juillet sur la Seine, Cindy Ngamba, qui était le principal espoir de médaille de la délégation, était porte-drapeau aux côtés du taekwondoïste syrien Yahya al-Ghotany.