
À moins de cent jours de l’ouverture de Paris 2024, les habitants de Seine-Saint-Denis continuent de subir la "dépossession" de leur territoire, liée à l’organisation des JO au profit d’intérêts privés. Non sans secousses sociales, économiques et écologiques, raconte Jade Lindgaard, journaliste à Mediapart, dans son livre Une ville face à la violence olympique (Divergences, 2024).
1500 personnes délogées
Selon l’estimation de Jade Lindgaard, au moins mille-cinq-cents personnes, majoritairement racisées, résidentes des quartiers populaires, squats ou foyers de travailleurs sans papiers, ont déjà été délogées de manière définitive au nom de cet "intérêt national". Il n’y a souvent aucune solution digne de relogement ou de possibilité d’hébergement d’urgence. (...)
C’est sans compter les victimes indirectes des chantiers parallèles, difficilement attribuables aux seuls JOP, dont plusieurs lignes de métro du Grand Paris. Dans une note de février dernier, le Secours Catholique craignait un "nettoyage social". "Cette édition s’inscrit déjà dans une longue tradition d’expulsions dans le cadre des grands rassemblements sportifs, JOP en tête", souligne Jade Lindgaard dans son livre. (...)