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Démosphère Gironde
jeudi 13 février 2020 à 14h : A la mémoire de Djamal Chaar « Aujourd’hui, c’est le grand jour pour moi car je vais me brûler à Pôle emploi. » Djamal Chaar, Nantes, février 2013.
Article mis en ligne le 26 juillet 2019
dernière modification le 25 juillet 2019

Djamal Chaar est mort. Il s’est immolé par le feu mercredi 13 février 2013 face à un Pôle Emploi, à Nantes. Deux jours après, un autre chômeur tentait de se donner publiquement la mort à Saint-Ouen (93), et un autre encore quelques jours plus tard dans un Pôle emploi de Bois-Colombes. Déjà, l’été précédent, un homme était mort après s’être immolé à la CAF (Caisse d’allocations familiales) de Mantes-la-Jolie. À l’époque, la ministre des Affaires sociales et de la Santé, avait « fait part de sa profonde émotion face à cet acte désespéré d’une personne que les difficultés de la vie ont manifestement conduit à un geste tragique ». La ministre déléguée chargée de la lutte contre l’exclusion avait ajouté qu’« en première ligne face à ces difficultés sociales, le personnel de la CAF a rempli sa mission avec sérieux et compétence »

Au lendemain de la mort de Djamal Chaar, le président de la République évoquera avant tout le caractère « exemplaire » du « service public de l’emploi ». Les réactions publiques, comme à chaque fois, qualifient le geste de « drame personnel », on exprime à peu de frais son émotion tout en cherchant à déresponsabiliser l’institution. Une cellule psychologique est créée pour les agents, le sale boulot de gestion de la précarité peut reprendre. Et si quelques voix s’élèvent pour faire du mort une victime, ces discours participent d’un consensus qui recouvre la dimension politique de ce qui a eu lieu. (...)