
De violents incendies ravagent le Canada depuis quelques jours, menaçant notamment les industries pétrolières du pays. Des industries qui ont largement contribué à alimenter la crise climatique, et en sont aujourd’hui les victimes.
Alors que les feux progressent, ce sont déjà plus de 2 millions d’hectares qui sont partis en fumée, et plus 33 000 personnes qui ont été évacuées. Avec les fumées qui envahissent le ciel, des alertes sur la qualité de l’air sont lancées un peu partout dans la région, jusqu’aux Etats-Unis.
Et déjà, les conséquences économiques des incendies se font sentir. Dans ces régions pétrolifères, les nombreuses industries d’extractions pétrolières ferment, les unes après les autres. (...)
Les entreprises pétrolières durement touchées
Au total, les estimations annonçaient déjà que la production de pétrole canadienne avait baissé de 7% ces derniers jours. Pour l’heure, aucune victime parmi les employés n’est à déplorer, pas plus que de dégâts majeurs sur les infrastructures de production, mais avec des écosystèmes asséchés par le réchauffement climatique, et des vents forts en ce moment au Canada, il pourrait encore s’écouler plusieurs jours avant que les incendies ne se calment et que la production puisse reprendre normalement.
Interrogé par les médias locaux, le professeur d’économie à l’Université de Concordia Moshe Lander estimait il y a quelques jours que les industriels pourraient être durement touchés par l’arrêt de la production. (...)
Face à la crise climatique, les infrastructures de production énergétique sont donc en première ligne. Partout dans le monde, les infrastructures pétrolières sont de plus en plus fragiles face à un climat plus chaud et plus instable. Aux Etats-Unis, ces dernières années, plusieurs entreprises de production énergétique, notamment électriques, avaient elles aussi fait les frais des fortes chaleurs, des sécheresses et des incendies qui ont détruit ou dégradé les infrastructures. Au point que les assureurs se demandent désormais comment ils pourront assurer ces industries, menacées par des risques de plus en plus critiques. (...)
Et pourtant, que ce soit au Canada ou aux Etats-Unis, on continue d’investir massivement dans la production pétrolière. Après le "drill, baby, drill" de Donald Trump, le premier ministre canadian Mark Carney a quant à lui annoncé sa volonté de développer de nouveaux pipelines pétroliers. Autant de nouvelles infrastructures qui seront, demain, à leur tour menacées par les incendies et événements climatiques extrêmes... Et contribueront encore à alimenter le cercle vicieux de l’emballement climatique. ■