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France24
"Ils font ce qu’ils veulent" : des Palestiniens racontent la vague d’attaques de colons en Cisjordanie
#Israel #Gaza #Cisjordanie #genocide #famine #tortures #cessezleFeu
Article mis en ligne le 5 décembre 2025

En Cisjordanie, les attaques des colons israéliens contre les Palestiniens ont atteint un niveau historique ces derniers mois. Israël affirme que ces actes ne sont le fait que de quelques individus radicaux, mais des victimes, des militants israéliens et des groupes de défense des droits humains affirment au contraire que tout un système soutenu par l’État protège les responsables

Le 11 novembre, des dizaines de colons israéliens ont pris d’assaut un entrepôt laitier à Beit Lid, en Cisjordanie occupée, appartenant au groupe Al-Juneidi, une entreprise palestinienne de produits laitiers. Dans le village voisin de Deir Sharaf, le groupe a incendié des véhicules, des camions et des tentes appartenant à des Palestiniens, blessant quatre travailleurs.

Les images de vidéosurveillance de l’attaque, diffusées par plusieurs médias internationaux, montrent des hommes masqués pénétrant dans un entrepôt et mettant le feu à quatre camions-citernes. Dans un message publié sur X, le président israélien, Isaac Herzog, a qualifié les faits de "choquants et graves", attribuant la responsabilité à "une poignée d’individus violents et dangereux". Sa réaction a été publiée après que des informations selon lesquelles le même groupe de colons s’en serait également pris à un groupe de soldats de Tsahal ont circulé. (...)

Dans un autre incident survenu le 8 novembre dans des oliveraies de Burin, près de Naplouse, des colons ont attaqué des oléiculteurs palestiniens, plusieurs volontaires étrangers ainsi qu’un réserviste de Tsahal en repos qui apportait son aide aux agriculteurs. Les agresseurs ont également dérobé des sacs d’olives. L’affrontement a fait plusieurs blessés des deux côtés.

L’armée israélienne a reconnu les faits survenus à Burin, affirmant que "plusieurs civils israéliens ont jeté des pierres sur les personnes effectuant la récolte". Elle ajoute que ses soldats sont "intervenus pour disperser la confrontation". (...)

Les attaques des 8 et 11 novembre comptent par ailleurs parmi les rares incidents de ce type à avoir suscité des réactions publiques de responsables israéliens. Les colons sont en effet rarement arrêtés ou poursuivis pour ce type de violences. (...)

La violence des colons en Cisjordanie atteint des niveaux sans précédent

Les attaques des colons contre les maisons, les commerces et les fermes palestiniennes en Cisjordanie n’ont rien de nouveau. Les organisations internationales enregistrent chaque année des centaines d’incidents violents de ce type depuis au moins 20 ans. (...)

Les actes de harcèlement vont du blocage des routes d’accès et de la destruction d’arbres à des agressions violentes et armées pendant la récolte des olives. Selon un rapport de l’ONU, plus de 4 200 oliviers et jeunes arbres ont été endommagés ou détruits par des colons pendant la saison des récoltes de 2025.

"Vingt-cinq hommes masqués, armés de haches, de bâtons et de tuyaux métalliques nous ont attaqués"

Bashar Eid, un agriculteur palestinien, récoltait des olives le 8 novembre à la périphérie de Burin lorsqu’il a été attaqué par un groupe de colons de l’avant-poste de Givat Ronen. (...)

Selon la Banque mondiale, 16 % des agriculteurs de Cisjordanie ont cessé leurs activités agricoles en raison de problèmes sécuritaires et économiques, et deux tiers d’entre eux ont perdu la moitié de leurs revenus. (...)

Si les statistiques montrent une augmentation du nombre d’attaques, les témoins directs soulignent également la montée du niveau de violence employée par les colons lors de ces incidents.

"Même lorsqu’on est présent sur place, la violence est de pire en pire"

Yael Moav est une militante israélienne qui, avec d’autres volontaires, aide à protéger les agriculteurs palestiniens, mais aussi leurs habitations et leurs récoltes d’olives contre les attaques de colons.

"Les attaques deviennent beaucoup plus importantes et plus violentes, même par rapport à il y a deux mois. Les Palestiniens ne peuvent se rendre dans leurs champs ni récolter leurs olives que si des volontaires israéliens ou internationaux les accompagnent.

Lorsque nous sommes à leurs côtés, la violence est en général moindre. Mais les choses sont en train de changer. Au cours des six derniers mois, de nombreuses attaques violentes ont visé des Israéliens, des volontaires juifs et internationaux venus assurer une "présence protectrice" auprès des Palestiniens.

Jusqu’à cette année, si des volontaires israéliens ou internationaux étaient sur place, les colons ne les attaquaient pas. Ce n’est plus le cas. Cette année, nos volontaires ont été blessés à deux reprises lors d’attaques."

"L’armée travaille avec les colons"

"Cela me met mal à l’aise de l’admettre, mais l’armée travaille avec les colons. C’est la première année où l’armée se montre aussi active pour entraver la récolte, main dans la main avec les colons et leur violence.

Il s’agit d’une unité de réserve déployée en Cisjordanie : tous les soldats qui la composent sont eux-mêmes des colons. Ils ne sont pas là pour protéger les Palestiniens. À de nombreuses reprises, des colons ont attaqué des personnes que je connais personnellement. Elles ont appelé la police, mais celle-ci est venue les arrêter, elles — les victimes —, parce que les colons affirmaient que les Palestiniens les avaient agressées.

Nous avons des lois, des tribunaux et une police, mais cela ne fonctionne pas comme ça en Cisjordanie."

Selon un rapport des Nations unies, "près de la moitié des incidents impliquaient des forces israéliennes accompagnant ou soutenant activement des colons israéliens lors de leurs attaques". (...)

Si les statistiques montrent une augmentation du nombre d’attaques, les témoins directs soulignent également la montée du niveau de violence employée par les colons lors de ces incidents.
"Même lorsqu’on est présent sur place, la violence est de pire en pire"

Yael Moav est une militante israélienne qui, avec d’autres volontaires, aide à protéger les agriculteurs palestiniens, mais aussi leurs habitations et leurs récoltes d’olives contre les attaques de colons.

"Les attaques deviennent beaucoup plus importantes et plus violentes, même par rapport à il y a deux mois. Les Palestiniens ne peuvent se rendre dans leurs champs ni récolter leurs olives que si des volontaires israéliens ou internationaux les accompagnent.

Lorsque nous sommes à leurs côtés, la violence est en général moindre. Mais les choses sont en train de changer. Au cours des six derniers mois, de nombreuses attaques violentes ont visé des Israéliens, des volontaires juifs et internationaux venus assurer une "présence protectrice" auprès des Palestiniens.

Jusqu’à cette année, si des volontaires israéliens ou internationaux étaient sur place, les colons ne les attaquaient pas. Ce n’est plus le cas. Cette année, nos volontaires ont été blessés à deux reprises lors d’attaques."

"L’armée travaille avec les colons"

"Cela me met mal à l’aise de l’admettre, mais l’armée travaille avec les colons. C’est la première année où l’armée se montre aussi active pour entraver la récolte, main dans la main avec les colons et leur violence.

Il s’agit d’une unité de réserve déployée en Cisjordanie : tous les soldats qui la composent sont eux-mêmes des colons. Ils ne sont pas là pour protéger les Palestiniens. À de nombreuses reprises, des colons ont attaqué des personnes que je connais personnellement. Elles ont appelé la police, mais celle-ci est venue les arrêter, elles — les victimes —, parce que les colons affirmaient que les Palestiniens les avaient agressées.

Nous avons des lois, des tribunaux et une police, mais cela ne fonctionne pas comme ça en Cisjordanie."

Selon un rapport des Nations unies, "près de la moitié des incidents impliquaient des forces israéliennes accompagnant ou soutenant activement des colons israéliens lors de leurs attaques". (...)

"Le système est conçu pour protéger les colons"

Yair Dvir, porte-parole de B’Tselem, une organisation israélienne de défense des droits humains, affirme à la rédaction des Observateurs que la police et l’armée israélienne détournent régulièrement le regard lorsque des colons commettent des actes de violence.

"Le système a été conçu pour fonctionner ainsi. Lorsque des colons attaquent des Palestiniens, l’État n’ouvre pas automatiquement d’enquête. C’est la première étape de ce mécanisme.

Même lorsque des Palestiniens portent plainte, les autorités trouvent des prétextes pour ne pas ouvrir de dossier. Et même lorsqu’un dossier est ouvert, il n’y a pas vraiment d’enquête. Les excuses ne sont pas très compliquées. Si des colons tuent un Palestinien, ils affirment qu’il s’agissait de légitime défense. Cela s’est produit 21 fois au cours des deux dernières années.

Ou bien ils prétendent simplement ne pas avoir retrouvé les auteurs. Dans les rares cas où des colons sont arrêtés, ils sont rapidement relâchés."

Selon Yesh Din, une organisation israélienne de défense des droits humains, 94 % des affaires impliquant des infractions commises par des Israéliens contre des Palestiniens sont classées sans suite. "La grande majorité de ces dossiers sont clos au motif que la police n’a pas identifié de suspects ou n’a pas recueilli de preuves", indiquait le groupe en janvier 2025.

"La violence des colons est un bras officieux de l’État" (...)

Des militants israéliens et des organisations de défense des droits humains affirment que l’État ne se contente pas de fermer les yeux sur la violence des colons : il la favorise activement. En juin, le Royaume-Uni a rejoint le Canada et l’Australie en imposant des sanctions à deux membres du cabinet du Premier ministre Benjamin Netanyahou, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir et le ministre des Finances Bezalel Smotrich. Le motif : leurs "incitations répétées" à la violence des colons.

Yair Dvir, porte-parole de B’Tselem, explique :

"L’État a instauré une impunité totale pour les colons parce qu’il souhaite que cette violence se poursuive ; il en considère les résultats comme bénéfiques. Les communautés palestiniennes quittent leurs terres les unes après les autres, c’est l’objectif de l’État. C’est pour cette raison que nous considérons la violence des colons comme une branche officieuse de la violence d’État.

Depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement [de Netanyahou, marqué par la présence de plusieurs ministres de l’extrême droite suprémaciste, ndlr.], et depuis que Ben Gvir et Smotrich ont pris leurs fonctions, la violence en Cisjordanie avait déjà augmenté, même avant le 7 octobre.

Chasser les Palestiniens de leurs terres fait partie du programme public de figures comme Smotrich et Ben Gvir. C’est pourquoi ils fournissent des armes aux colons, et leur donnent des drones pour attaquer et surveiller les communautés palestiniennes."

"Voilà comment les colons s’emparent si facilement des collines" (...)


Amnesty International
Pétition Génocide à Gaza : la France doit mettre fin à l’impunité d’Israël 

Pétitions citoyennes ➡️ Assemblée Nationale : Demande de sanctions à l’encontre de l’État d’Israël et de ses dirigeants en raison de violations graves du droit international

Pétitions citoyennes ➡️ Assemblée Nationale : GAZA A FAIM : Pour un accès immédiat, sans conditions, à l’aide humanitaire !